Pauvreté, chômage, misère, manque des commodités vitales et autres problèmes, tel est le lot quotidien dont souffrent les habitants de la commune de Hamraya, située à 110 km au nord du chef-lieu de la wilaya d'El Oued. Elle est ainsi confinée dans l'isolement et la marginalisation depuis toujours. Pourtant, elle est l'une des premières communes du pays en matière de production de sel à usage alimentaire ou industriel, une richesse qui devrait normalement faire sortir les habitants de leur misère, eu égard aux gisements de sel que recèle cette région. Les habitants de Hamraya, au nombre de 6000, se plaignent depuis longtemps de « la sourde oreille » dont font montre les responsables à leurs doléances relatives à l'amélioration du cadre de vie dans leur commune. Selon des habitants, cette situation déplorable est due essentiellement au retard accusé en matière de développement local du fait des maigres projets dont bénéficie leur commune à chaque fois. Des jeunes, chômeurs de leur état, indiquent que la situation n'a pas changé malgré les efforts déployés dernièrement par le premier responsable de la wilaya afin d'améliorer leur conditions socioéconomiques par la réalisation de certains projets, censés créer des postes d'emploi. Mais, selon eux, les entreprises chargées de réaliser des projets, font appel à des travailleurs résidant dans d'autres wilayas. Même les jeunes, qui ont la chance d'obtenir un poste de travail dans ces entreprises, ont également affiché leur mécontentement, puisqu'ils travaillent 12 heures par jour pour simplement 300 DA, ont-ils précisé. Il faut dire que la commune de Hamraya a vécu plusieurs actions de protestation. La dernière a eu lieu, il y a quelques mois ; des dizaines de jeunes avaient alors organisé une marche sur la RN48 pour protester contre la situation sociale alarmante qu'ils vivent, et avaient demandé la création de postes d'emploi, en revendiquant l'autorisation de permis d'exploitation des gisements de sel par la création de petites entreprises. Mais aucun permis ne leur a été attribué, alors que des dizaines d'entreprises privées ont bénéficié de titres d'exploitation de ces gisements de sel. Par ailleurs, les habitants de la commune de Hamraya souffrent depuis toujours d'une dramatique situation sanitaire à cause du manque d'équipements médicaux dans les salles de soins. Ils se plaignent depuis 20 ans de l'absence d'une maternité efficace et qualifiée. Cette situation intolérable oblige les habitants à évacuer les femmes enceintes soit vers la commune de Oum Tiour, distante de 65 km, ou celle de Reguiba, située à 85 km. Pour les cas graves, ces malheureuses femmes doivent se déplacer au chef-lieu de la wilaya, à 110 km, ce qui n'est pas sans conséquences, puisque plusieurs femmes enceintes ont malheureusement trouvé la mort durant l'évacuation alors que d'autres ont douloureusement accouché dans l'ambulance, selon les propos du P/APC de Hamraya. Il signale, toutefois, que sa commune dispose d'une maternité mais qu'elle n'est toujours pas opérationnelle en raison de l'absence des équipements médicaux nécessaires et de sages-femmes. Nombre de femmes ont eu recours à l'accouchement traditionnel avec toutes les fâcheuses conséquences qu'il peut engendrer. Les problèmes des habitants de la commune de Hamraya ne se limitent pas à cela ; des parents d'élèves revendiquent depuis toujours la réalisation d'un lycée au niveau de leur commune pour mettre fin au calvaire que vivent leurs enfants. Ces derniers poursuivent leurs études dans un groupe scolaire (multicycles), dont la capacité d'accueil est limitée à 330 places. Ce problème a contraint les responsables de l'éducation à transférer 130 lycéens vers une école primaire. Les parents d'élèves soulèvent également le problème que rencontrent les élèves de sixième année. Ils indiquent que leurs enfants passent les épreuves de l'examen de 6e dans la commune de Stil, éloignée de 40 km. Cette situation influe négativement sur le taux de réussite. Aussi, les parents revendiquent la création d'un centre d'examens au niveau de leur commune. Optimiste, le P/APC déclare que les projets dont a bénéficié Hamraya au titre de l'exercice 2006 et celui de 2007 pourraient atténuer quelque peu le calvaire dont souffrent les habitants.