Au moment où les autres partis politiques baignent dans l'ambiance de précampagne pour les élections législatives du 17 mai, le FFS décide de s'occuper plutôt de ses échéances statutaires et organiques. Hocine Aït Ahmed, président du parti, a en effet annoncé, dans un message adressé au conseil national extraordinaire tenu jeudi 5 avril à Alger, que le 4e congrès du parti « pourrait se tenir les 4, 5 et 6 septembre 2007 ». Bien avant cette date, deux échéances statutaires devraient être tenues, à savoir l'audit (le dernier week-end du mois de juin) et la convention thématique qui pourrait être jumelée avec le congrès. Cette annonce intervient parallèlement à la nomination du chargé de la communication, Karim Tabbou, en qualité de premier secrétaire du FFS, en remplacement de Ali Laskri, qui a fait deux mandats successifs (2005 et 2006). Cette nouvelle désignation, comme l'affirme Karim Tabbou, obéit au principe de l'alternance aux postes de responsabilité consacré dans les textes du parti. M. Aït Ahmed a souligné, dans ce même message lu par Karim Tabbou, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège national du parti à Alger, qu'il s'agit aujourd'hui de se conformer, « dans la lettre et dans l'esprit », aux statuts du FFS qui codifient et fixent l'agenda de ses échéances internes. Et si le parti n'a pas pu tenir son congrès dans les délais, explique-t-il, c'est parce qu'il y a des contraintes dues à « l'environnement institutionnel, officiel et officieux dans lequel évolue notre pays ». Le président du FFS n'a pas omis de revenir sur ce qu'il appelle « les attaques » contre son parti, en référence au groupe de militants contestataires du mode de gestion du parti. Selon lui, le FFS ne manquera pas de subir encore de pareilles attaques « de l'extérieur, voire de l'intérieur », craignant que cela remette au goût du jour « les réflexes et les mœurs d'enfermement qui aiguisent les tensions caractéristiques de la logique de vie en vase clos ». C'est ainsi, et pour éviter de tomber dans une telle situation, qu'il appelle les dirigeants du parti à s'ouvrir sur la société afin de mobiliser ses ressources en matière d'expertise et de ferveur. Il demande, par ailleurs, que l'on accorde plus d'attention à la question de la représentation politique, sociale et organique de la femme dans les compartiments et les préoccupations du parti. La décision de tenir le 4e congrès en septembre semble obéir à une certaine logique de participation aux élections locales qui devraient se tenir en octobre 2007. Sans l'affirmer ou l'infirmer, Karim Tabbou a indiqué qu'il s'agit là d'une question que le conseil national tranchera au moment opportun. Travail de Proximité Cependant, M. Tabbou est revenu, lors de la conférence de presse, sur les raisons du boycott des élections législatives. Il estime que « c'est le peuple qui boycotte et le FFS n'a fait que suivre ». Convaincu qu'une telle position ne changera pas le cours des choses, M. Tabbou a indiqué qu'il s'agit plutôt d'un « repère politique important » qui restera dans l'histoire. « Si un parti perd des sièges à l'APN, cela n'est pas grave. S'il perd des militants, c'est récupérable. Mais s'il perd sa crédibilité, c'est irréversible », a-t-il expliqué. Autrement dit, le FFS dit avoir choisi de rester aux côtés de la population tout en étant convaincu que le taux de participation n'avoisinera pas les 30%. N'ayant pas l'ombre d'un doute que les citoyens sont complètement désintéressés de ces élections, le parti d'Aït Ahmed se sent carrément « non concerné » par un tel scrutin destiné, toujours d'après lui, « à renforcer les points d'appui du système en place avec une succession de supercheries, de mensonges et d'élections sans représentation aucune ». Le premier secrétaire a, par ailleurs, fustigé ceux qui se sont montrés « pressés d'être incorporés » dans les institutions de la République. Evoquant la campagne pour le boycott, M. Tabbou a précisé que le FFS axera son travail sur les rencontres de proximité avec les populations. Pour lui, les « belles conférences doivent se tenir dans les quartiers populaires » et non dans les milieux huppés d'Alger. « Les Algériens sont fatigués de voir ce pays géré par la ruse et le mensonge », a-t-il encore lâché, dénonçant, à cette occasion, « les intimations opérées par l'administrations dans certaines communes d'Alger, où, selon lui, des citoyens ont été convoqués pour s'expliquer sur leur non-participation au référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale », organisé le 29 septembre 2005. Parlant de son programme et plan d'action qui s'étalera sur un an, M. Tabbou a indiqué que son principal objectif est d'ouvrir davantage le parti sur la société. Pour cela, il aura d'abord à former son équipe dont les noms des nouveaux secrétaires nationaux seront, d'après lui, connus dans les tout prochains jours.