Les partis de l'Alliance doivent être les premiers concernés par les nouveaux amendements de la loi électorale proposés par le gouvernement. » Telle est la réaction du FFS par rapport à l'avant-projet de loi amendant la loi électorale 97-07 adopté, le 13 juin, par le Conseil des ministres. Un texte exigeant à tous les partis politiques désirant prendre part aux futures échéances électorales de satisfaire un certain nombre d'exigences. Il faut avoir réalisé 4% des voix exprimées lors des trois dernières législatives ou appuyé les listes de candidature par au moins 5% des signatures d'électeurs inscrits dans la circonscription électorale concernée. Pour le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, l'élaboration de ce projet de loi est synonyme de la fuite en avant du pouvoir qui n'est pas en mesure d'organiser des élections transparentes. « Au lieu de faire les vraies lectures du message adressé par la population à travers l'abstention massive lors des législatives du 17 mai dernier, le système continue sa politique de bricolage en élaborant des lois », lance-t-il lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger. En plus de l'incapacité des autorités « à organiser des scrutins légaux, l'outil des statistiques algériens est le plus défectueux ». « Si on se réfère aux résultats des dernières législatives, les partis de l'Alliance présidentielle seront les premiers concernés par le projet du gouvernement. Ils n'ont pas pu réaliser plus de 4% », juge-t-il en précisant que le FFS ne craint pas de telles mesures. « Le FFS a survécu à plusieurs situations difficiles depuis 1963 », ajoute-t-il. « Il n'y a pas de caïd au FFS » Evoquant la situation interne du parti, l'orateur a tenu à affirmer qu'« il n'y a ni crise ni conflit de génération au FFS ». « Nous sommes dans un pays où la transition politique se fait toujours dans la douleur. Au FFS, cette transition démocratique se fera en dépit des difficultés », souligne-t-il. Refusant de commenter directement la démission, la semaine dernière, de Mustapha Bouhadef, ancien premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou a réagi implicitement aux accusations adressées par ce dernier à la direction du parti. « Les postures de gradé de la politique, de chef et de caïd ne doivent pas exister. Nous ne voulons pas organiser un congrès des appareils, mais une double ouverture : l'une interne et l'autre vers la société », soulignera-t-il. Les préparatifs des échéances statutaires du parti, dont l'audit national qui aura lieu aujourd'hui, se sont déroulés dans « la transparence et tout le programme a été adopté à l'unanimité par le conseil national ». Le secrétariat national, précise-t-il, ne fait qu'appliquer les décisions prises par la base et entériner par le conseil national. La conférence nationale d'audit démocratique et transparent sera tenue, selon lui, avec la participation de 400 délégués représentant 43 wilayas. Ces délégués, a-t-il indiqué, ont été élus « démocratiquement par la base militante ». « Nous avons organisé des élections transparentes. Les membres du conseil national, qui sont élus de fait, étaient tous dans la commission nationale de surveillance de ces élections. Ils ont également chapeauté les préparatifs de toutes les échéances », soutient-il. Le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, ne sera pas présent, a-t-il déclaré, à la rencontre d'aujourd'hui, sans toutefois expliquer pourquoi. Par ailleurs, Karim Tabbou annoncera que la deuxième échéance statutaire du parti, en l'occurrence la conférence nationale des élus aura lieu les 5 et 6 juillet , alors que la convention thématique sera jumelée avec le 4e congrès prévu pour les 4, 5 et 6 septembre.