Au vu de l'accroissement des dépenses publiques, charrié notamment par la mise en œuvre du plan de consolidation de la croissance financé par l'Etat, les inquiétudes au sujet du retour des poussées inflationnistes commencent de nouveau à se faire ressentir. Tout en confirmant la bonne tenue des indicateurs économiques et financiers durant l'exercice écoulé, le ministre des Finances, Mourad Medelci, n'a pas manqué d'afficher son inquiétude quant au risque de voir ressurgir les poussées inflationalistes. Ainsi, lors de son intervention jeudi dernier au forum du quotidien El Moudjahid, l'argentier du pays, cité par l'APS, a clairement signifié que l'inflation "reste un élément de préoccupation dans une situation d'augmentation des dépenses publiques''. Il précisera à cet égard que le taux d'inflation est passé de 1,6% en 2005 à 2,5 % en 2006, expliquant sur sa lancée qu' " une augmentation des salaires génère automatiquement des pressions inflationnistes ". Dans ce même ordre d'idées, et au regard du contexte économique actuel qui se caractérise par une forte disponibilité des ressources financières, le ministre des Finances a jugé favorables les efforts engagés par la Banque d'Algérie pour limiter les effets inflationnistes dans une situation d'excès de liquidités. Au demeurant, a-t-il indiqué, le montant global des crédits alloués à l'économie par les banques a atteint 1.942 milliards de dinars à fin 2006, marquant ainsi une croissance positive de +10% par rapport à 2005. Selon lui, la part des crédits alloués au secteur privé a été prépondérante , avec 52,8% contre 49,6% en 2005, tandis que la part octroyée au secteur public représente 47,2% contre 50,4% en 2005. Et de soutenir en ce sens que l'évolution encourageante du secteur privé dans l'agriculture, l'industrie et les services notamment, démontre que ''l'économie algérienne, auparavant publique, s'est transformée en économie mixte qui se dirige vers un système économique libéralisé''. Ceci étant, au sein de la place bancaire locale, comme l'a rappelé Mourad Medelci, les banques publiques demeurent nettement prépondérantes, assurant à elles seules quelque 90% du chiffre d'affaires global du secteur. Le grand argentier du pays assurera toutefois que de nombreuses banques étrangères de grande envergure ont introduit des demandes d'agrément auprès de la Banque d'Algérie et devront entrer en activité "dans les prochains mois". Par ailleurs, au plan macro-économique et macro-financier, Mourad Medelci a indiqué que les chiffres consolidés pour l'exercice 2006, sous l'égide du Commissariat à la planification, font ressortir globalement un le taux de croissance hors hydrocarbures de l'ordre de 5,3% (contre 4,7% en 2005), une épargne représentant 55% du produit intérieur brut (PIB)-contre 52% - et enfin, un taux de chômage s'établissant à 12%, contre 15% en 2005. Confirmant enfin que pour l'exercice en cours, une loi de finances complémentaire est d'ores et déjà prévue, le ministre s'est toutefois abstenu, selon l'APS, d'en révéler les détails, se contentant d'expliquer que des ajustements budgétaires allaient être apportés.