Comme annoncé dans notre édition d'hier, le juge d'instruction près le tribunal de Sétif, qui actionne le turbo, a ordonné, mardi dernier, l'incarcération du PDG du groupe ENPC, d'un cadre en exercice et de quatre ex-directeurs généraux de filiales impliqués dans l'affaire des investissements réalisés en 2002 (voir El Watan n° 4447 du mardi 5 juillet 2005). Les griefs retenus contre les inculpés, l'abus d'autorité, conclusion de marchés douteux, détournement et dilapidation de deniers publics. Mouillés dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, six autres responsables ont été, quant à eux, placés sous contrôle judiciaire. D'après une source digne de foi, il y aura d'autres incarcérations, d'autant que de nombreuses personnes, parmi les 72 convoquées par le magistrat instructeur, seront entendues samedi. Pour rappel, ce volumineux dossier comporte les dessous des investissements réalisés au niveau de Sofiplast (Sétif) et Soexplast (Médéa), deux filiales du groupe empêtré dans d'inextricables problèmes de gestion. Le projet initié en 2001 pour une enveloppe de 350 millions de dinars est passé, nous dit-on, à 850 millions de dinars sans pour autant atteindre les objectifs escomptés. Selon certaines indiscrétions, cet investissement devant générer des profits a accentué les difficultés financières et la déstructuration du groupe, dont certaines filiales sont mises en vente. L'on nous dit que les éléments de la recherche de la Gendarmerie nationale, qui ont enquêté durant des mois, se sont intéressés de près à la question du choix d'un soumissionnaire aux dépens d'un concurrent ayant présenté une meilleure offre. Selon la même source très au fait du dossier, le préjudice subi est important. Notons, à toute fin utile que, l'instruction qui suit son cours s'est penchée sur d'autres dossiers.