Plus de 230 cadres du FLN, dont des responsables au niveau des instances du parti, des députés et des membres du conseil national ont rédigé et signé une déclaration à l'issue de plusieurs réunions marathon qui ont duré près d'une semaine. Une déclaration dans laquelle ils dénoncent et condamnent en premier lieu les violations du règlement intérieur et les statuts du vieux parti par la direction. « En tant que cadres du FLN, nous étions dans l'obligation de donner notre position par rapport à ce qui s'est passé. Mais étant des personnes civilisées, nous avons juste rappelé à nos responsables qu'ils n'ont respecté ni le symbole du congrès unificateur ni ce qui a été dit et écrit lors de ce même 8e congrès », a soutenu Abbas Mekhalif, député et ex-président du groupe parlementaire (à l'époque de Karim Younes). Celui-ci, à l'instar des signataires de cette déclaration, a tenu, contrairement à ce qui a été avancé par les proches de Abdelaziz Belkhadem, à dire que leur initiative n'est pas motivée par le fait qu'ils n'ont pas été retenus comme candidats aux législatives. C'est ainsi que pour de nombreux cadres mécontents, le parti a le devoir de présenter des cadres et des militants compétents, pouvant réellement apporter un plus. Et à ce propos, ils regrettent le fait que le choix se soit porté sur des candidats qui n'ont jamais milité au sein du FLN et qui n'ont rien à voir avec le parti. Un cadre de cette formation fera d'ailleurs remarquer que « la direction n'a pas respecté les critères de sélection arrêtés puisque des candidats qui ont rejoint le FLN après 2002 ont été classés en tête des listes présentées par le FLN ». « Nous avons la preuve que des militants qui activaient dans d'autres formations et qui ont rallié le FLN il y a à peine une année sont tête de liste. Comment peut-on expliquer cette situation ? La base réclame des explications », dira M. Mekhalif. Dans leur déclaration, les signataires expliquent que la confection des listes de candidats aux élections du 17 mai est la première épreuve pour le parti après le congrès. Un congrès qualifié de leitmotiv, de rassembleur et d'unificateur. « Avec cette purge, il n'y a pas lieu de parler d'unification des rangs du FLN, mais de dislocation. Le comble, il y a des militants "redresseurs'' qui ont vu leur candidature écartée. Ils sont déçus car ils ont eu des garanties... ». Le texte revient également sur la déclaration de M. Belkhadem dans laquelle il aurait indiqué que le premier magistrat du pays est intervenu dans la confection des listes. « Ceci est un mensonge, le président d'honneur du FLN, l'initiateur de la réconciliation nationale, ne peut accepter les dépassements enregistrés au niveau des listes. Nous avons la nette conviction que cette opération vise à semer l'anarchie et la division entre les militants », ont-ils dit. Les cadres du parti ont pris acte de ce qui s'est passé et estiment que c'est à la direction nationale du parti de décider de la démarche à suivre...