Le groupe de travail, qui a été installé hier, doit rendre ses conclusions aujourd'hui. Des décisions importantes seront prises. “Le retrait de ses députés de l'Assemblée nationale, le retrait de ses ministres qui n'ont pas été limogés, le blocage des textes légiférés par ordonnance et bien d'autres éventualités”, telles sont les actions qui ont été proposées, hier, par les membres du conseil de coordination national du FLN, réunis, hier, au siège du parti, suite à la décision prise par le chef de l'Etat, vendredi, d'“éjecter” de l'Exécutif des ministres acquis à la cause de la formation de Ali Benflis. Si aucune position n'a été annoncée par cette instance qui regroupe les cadres du FLN, sous la présidence de Ali Benflis, c'est parce qu'elle ne veut pas faire “dans la précipitation”. La réunion qui a été suspendue, hier, en début de soirée, doit rendre son verdict aujourd'hui, car elle est censée reprendre ses travaux à 13h. Un groupe de travail, composé de Abderrahmane Belayat, Abdeslam Medjahed, Abdelkader Sallat et Abdelkrim Abada, a, d'ailleurs, été tout de suite installé pour étudier toutes les éventualités et leurs conséquences sur le fonctionnement des institutions de la République et la stabilité du pays. Abdeslam Medjahed, qui a animé un point de presse à l'issue de la rencontre du conseil de coordination nationale, a affirmé, toutefois, que “la décision qui sera prise par le parti, au demeurant conscient des intérêts de la nation, sera à la hauteur de la décision à l'origine du limogeage des ministres du FLN”. “C'est une attaque acharnée contre le parti”, dira M. Medjahed avant de préciser que “ce coup de force contre sa formation a pour résultat l'instabilité de toutes les institutions du pays”. Le remaniement ministériel, qui a eu lieu sans la consultation du chef du FLN, Ali Benflis, qui a été informé d'ailleurs par le biais des médias, bafoue, selon lui, “toutes les règles morales, toutes les lois du pays”. “Il n'y a pas eu de consultation, pourtant, le gouvernement est un gouvernement de coalition”, ajoutera le porte-parole du parti de la majorité pour qui “ces attaques contre le FLN entrent dans le cadre de la série des provocations”. “La direction nationale, poursuit-il, s'attendait à cette décision qui vient s'ajouter au limogeage de nos cadres à différents niveaux de responsabilité”. “C'est un complot concocté par les plus hautes instances du pays contre le FLN”, s'indignera Abdeslam Medjahed qui s'interroge : “Si ses auteurs mesurent la gravité de la situation qui découlera d'une telle décision et la gravité de la position que va prendre le parti”. “Pourquoi parle-t-on de réconciliation nationale et de concorde civile alors qu'on s'attaque à la première force politique du pays ? Est-il nécessaire d'effectuer un remaniement ministériel à la veille de l'élection présidentielle ?”, s'emporte le porte-parole. “La décision est grave”, ne cessait-il de répéter. Et d'affirmer : “Même le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s'est mis de la partie, car le communiqué rendu public soulignait que le remaniement a été fait sur sa proposition.” Abdeslam Medjahed, qui souligne que “le Président a introduit des éléments nouveaux dans la coalition gouvernementale issue de ce qui est appelé mouvement de redressement”, déclare, enfin, que “tous les scénarios sont désormais possibles”. Le groupe de travail mis sur pied, hier, par le conseil de coordination nationale doit synthétiser les débats qui ont eu lieu lors de la réunion d'hier. Il rendra ses conclusions, aujourd'hui, lors de la reprise des travaux. S. R.