La liberté de la presse, tout comme le choix de la paix et de la réconciliation nationale, est irréversible », a déclaré hier le ministre de la Communication, El Hachemi Djiar, lors d'un point de presse improvisé en marge des travaux de la journée d'étude sur la vie et l'œuvre du cheikh Abderrahmane El Thaâlibi qu'a organisée la zaouïa qui porte son nom aux Issers, dans la wilaya de Boumerdès. Le ministre a tenu ces propos en répondant à une question d'un confrère relative aux derniers attentats qui ont secoué Alger et à la couverture médiatique de ces évènements. « Les Algériens sont conscients de cette tragédie et ils ont pris conscience de ce fléau mondial qu'est le terrorisme. Les médias font ce qu'ils peuvent pour lutter et sensibiliser les citoyens contre le terrorisme, mais il ne faut pas oublier qu'à travers ces actes, les commanditaires du terrorisme cherchent la médiatisation. Il faut nous mobiliser pour leur barrer la route. Leur objectif est de décrédibiliser l'Etat, la concorde et la réconciliation nationale et tout le processus politique engagé par le président de la République. Mais l'Etat algérien, malgré ses insuffisances, reste debout. Il est là. Nous avançons vers une justice sociale, l'économie de marché… », a dit le ministre. Pas question donc de remettre en cause la politique de la réconciliation nationale. Interrogé sur la situation qui prévaut dans son secteur, la communication, le ministre a reconnu que celui-ci « subit de plein fouet la crise nationale ». « Le ministère a été supprimé en 1989 pour ne réapparaître qu'en 2004. Durant une quinzaine d'années, nous avons donc évolué sans encadrement juridique et sans un management des préoccupations de la profession. En 2004, le Président a relancé le ministère, et nous sommes ainsi appelés à rattraper le retard et à prendre en charge les préoccupations du secteur des médias qui est un facteur essentiel dans le développement du processus démocratique », a-t-il dit. Plus précis, M. Djiar a déclaré qu'« il faut aller vers un statut pour les journalistes pour que la profession cesse de vivre d'une manière aléatoire et clarifier la relation avec l'employeur ». « Le projet est en train de se réaliser et nous pensons que nous irons vers un règlement définitif du gros des problèmes dont celui de la formation. Car la liberté d'expression est indissociable de la déontologie qui est elle-même intimement liée avec la formation », ajoute Djiar. Il est clair que « les médias ont, à ce niveau aussi, un grand rôle à jouer ». Pour ce faire, « nous avons une vision et une stratégie claire qui visent la mise à niveau et la modernisation du secteur », ajoute-t-il. « Nous n'allons pas laisser les médias livrés à eux-mêmes, qu'ils soient publics ou privés, et nous n'allons pas revenir sur la liberté de la presse qui est un acquis irréversible, tout comme le choix de la paix et de la réconciliation », conclut-il.