Elle avait rencontré pour la dernière fois, à La Celle Saint Cloud, en région parisienne, Mohammed Dib, quelques mois avant son décès. Enseignante de littérature à l'université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen, Mme Sabéha Benmansour est la présidente de l'association culturelle « La grande maison ». Elle a l'honneur, aussi, d'avoir institué le prix littéraire national portant le nom du prestigieux écrivain. Vous venez de soutenir, avec brio, une thèse de doctorat dans une université de Montpellier. Mais, ce qui vous a le plus touché, semble-t-il, c'est la présence d'une femme qui n'est pas n'importe qui ? En effet, j'ai été honorée par la présence de l'épouse de feu Mohammed Dib, qui s'était déplacée de Paris pour assister à la soutenance. C'était un jour mémorable pour moi. C'est une sorte de reconnaissance eu égard au travail colossal que vous réalisez pour perpétuer l'œuvre de son défunt époux. Et puis, pourquoi le cacher, dans votre thèse, il ne pouvait être question que de l'auteur de l'incendie. Enfin, votre attachement à l'écrivain est tel que vous avez fondé une association et institué un prix littéraire… Bien évidemment (sourire) de façon générale, le travail concerne l'ancrage tlemcénien de l'œuvre de M. Dib. Je suis aussi une citoyenne de Tlemcen, fière de compter dans le patrimoine de sa ville un nom aussi célèbre que celui de Dib. Nos objectifs, entre autres, sont la mise en valeur et la glorification de l'œuvre de l'écrivain, permettre à un public juvénile d'avoir accès au patrimoine, assurer la promotion de la jeune écriture algérienne et bien entendu, nous sommes heureux de faire ce travail dans une logique de rigueur scientifique et universitaire… Votre association comprend aussi d'autres ateliers ? Evidemment, des ateliers d'écriture, de théâtre, de contes pour enfants, de cinéma (un stage a été organisé sur place par des réalisateurs de Montpellier, des jeunes sont partis aussi à Lunel, en France, pour un stage) Et dans tout cela, inévitablement, Dib est la symbolique qui veille sur l'esprit de nos activités, de notre association. Avec le prix littéraire et son jury international, je crois que nous ne pouvons aller que de l'avant. Vous savez, avec Dib, je dirais qu'on a un regard sur le monde qui est le sien. Il est pétri dans une glaise, un socle dont il est profondément… et nous souhaiterions garder tout cela comme ligne de travail…