Souk Ahras est l'une des villes où les prix des fruits et légumes sont des plus élevés, et où les spéculateurs affichent leur diktat au vu et au su de tous. Consommateurs et détaillants y subissent malgré eux les conséquences d'un monopole qui fonctionne depuis les années des pénuries et de l'économie dirigée grâce à un circuit impénétrable. La pomme de terre qui demeure inexorablement cher est toujours cédée à 50 DA sinon plus, selon la qualité et le calibre. La courgette est, quant à elle, proposée à 120 DA et à 80 DA dans le meilleur des cas. Les petits pois et les haricots verts oscillent entre 100 et 140 DA, alors que la carotte et la salade sont affichées à 60 DA. Plus élevés sont encore les prix des fruits, notamment les dattes (200 DA), les fraises (240 DA) et les pommes (220 DA). Celui des bananes a connu un pic la veille du Mawlid Ennabaoui ; trois semaines après, le kilogramme est toujours cédé à 130 DA. Les citoyens pestent contre cette situation mais ne savent pas à quel saint se vouer. « C'est la loi du marché régie par le principe de l'offre et de la demande », aiment à seriner certains en guise de parade. Une ménagère a estimé à 1000 DA un couffin moyen et sans viande pour une famille de six personnes. « Les redevances de gaz et d'électricité qui ont connu une hausse non déclarée, les factures salées d'Algérie Telecom et autres dépenses quotidiennes donnent l'impression que tout le monde s'acharne contre le citoyen pour le plumer », a-t-elle commenté à propos de l'érosion du pouvoir d'achat.