Les gouvernements africains doivent d'urgence envisager des mesures pour s'adapter au réchauffement climatique sur le continent le plus vulnérable à ce changement, ont estimé hier les auteurs d'un rapport de l'Onu. Les températures augmentant en raison de l'impact des gaz à effet de serre, l'Afrique subsaharienne doit s'adapter à une hausse inévitable de un degré. « Au moins 0,6 degré de réchauffement global semble inévitable étant donné la quantité de gaz à effet de serre accumulée dans l'atmosphère », a déclaré Guy Midgley, scientifique de l'Institut national sud-africain sur la biodiversité. « Dans la région, le réchauffement inévitable est proche de un degré. L'adaptation va devenir nécessaire », a-t-il ajouté lors de la présentation à Johannesburg du chapitre régional du quatrième rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Ce changement climatique, sur un continent aux ressources déjà limitées, va provoquer davantage de sécheresses, d'inondations et moins de nourriture, en affectant l'agriculture. Un autre auteur du rapport, Pauline Dube, a déclaré que la diminution des ressources hydriques représentait la plus grave menace pour les pays d'Afrique australe. A signaler par ailleurs que le Conseil de sécurité de l'ONU a débattu hier du changement climatique pour la première fois de son histoire, signe que ce phénomène environnemental commence à être vu aussi comme un risque sécuritaire majeur. Ce débat public, organisé à l'initiative de la Grande-Bretagne qui préside le Conseil en avril et dirigé par la secrétaire au Foreign Office, Margaret Beckett, a officiellement pour thème « Energie, sécurité et climat ». Il n'est pas destiné à déboucher sur des décisions du Conseil de sécurité, mais à « faire davantage prendre conscience de cette question », a déclaré à la presse un responsable.