Les représentants de 192 pays de la planète se retrouveront dès demain à Copenhague pour la 15e Conférence de l'ONU sur le climat, afin de tenter de trouver un accord qui permette d'enrayer le réchauffement climatique. L'objectif de la réunion est aussi de donner une suite au protocole de Kyoto, premier traité contraignant sur le climat, dont les engagements s'achèvent en 2012. La conférence de Copenhague doit garantir le renouvellement des engagements internationaux en enrôlant l'ensemble des pays, y compris les pays émergents et les pays en développement, ce qui devrait se solder par un nouveau traité ou l'amendement de celui de Kyoto. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi élevées qu'aujourd'hui avec un nouveau record en 2008, ce qui donne aux négociations en cours le caractère d'urgence. La réflexion porte sur le moyen de favoriser, grâce à des transferts de fonds et de technologie, l'émergence pour les pays du Sud d'un «nouveau modèle de développement en combustibles fossiles, autre que celui qui fut celui des pays du Nord pendant des décennies». Des pays ont appelé à l'image de la Grande-Bretagne et de la France à la création d'un fonds de dix milliards de dollars pour aider les pays en voie de développement à s'attaquer au réchauffement climatique. La Grande-Bretagne s'est engagée à hauteur de 1,3 milliard et le Sénat américain pourrait avancer une somme deux fois supérieure. Les pays sont d'accord pour des actions de réductions des gaz à effet de serre tout en essayant de ne pas entraver le développement. Il s'agit de tenter de réduire à deux degrés la hausse de la température moyenne à la surface de la Terre. Cet objectif passe par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre (GES), qui est aujourd'hui largement partagé», estime-t-on. Mais c'est la répartition des efforts nécessaires pour y parvenir qui est loin de faire l'unanimité. Pour les scientifiques, il s'agit de diviser par deux, d'ici à 2050, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), issues pour l'essentiel de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. L'INSTITUTION D'UNE TAXE CARBONE PÉNALISERA LES PAYS PÉTROLIERS L'Algérie a beaucoup fait en matière environnemental et plus particulièrement dans son effort de réduction des gaz à effet de serre, à travers la politique de séquestration des gaz dans les gisements. Mais en tant que pays pétrolier, elle appréhende l'idée d'institution d'une taxe qui pénalise les pays producteurs, qui sont d'ailleurs en train de «coordonner leurs positions en vue de ce sommet», avait noté M. Khelil, ministre de l'Energie. L''introduction d'une taxe carbone et l'assimilation des pays pétroliers à des pollueurs, «alors qu'ils ne font que vendre cette énergie» sont les préoccupations soulevées par M. Khelil. Cette taxe devra entraîner, si elle était instituée, «une baisse de l'utilisation du pétrole et du gaz» et occasionner «des pertes pour les pays exportateurs de pétrole pouvant atteindre les 3.000 milliards de dollars d'ici à 2050», avait-il dit. Le continent africain a prévu de défendre cinq objectifs portant sur l'atténuation des changements climatiques, l'adaptation des pays africains aux changements climatiques, le transfert des technologies, le renforcement des capacités des pays africains, et le financement. Les dirigeants africains ont prévu un financement estimé entre 100 et 120 milliards dollars par an couvrant une période décennale. Plusieurs organisations multilatérales et institutions internationales ont appelé les pays riches à adopter des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre, au-delà de 2012, et d'aider les nations pauvres et vulnérables à s'adapter au changement climatique dont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). Le sommet de clôture a été convoqué pour les 17 et 18 décembre par le Premier ministre danois.