Depuis l'époque des conventions avec un spécialiste du coin, l'hôpital de Aïn El Hammam n'a pas de gynécologues. Cela remonte à plus d'une dizaine d'années. 10 ans sans gynéco, c'est aussi une décennie cauchemardesque à plus d'une parturiente. « 80% de nos évacuations sur Tizi Ouzou émanent des services de gynécologie obstétrique, notamment pour les cas les plus vulnérables », nous apprend M. Hammad, directeur du secteur sanitaire de l'ex-Michelet. Un autre responsable des services de santé témoigne : « Souvent lors des grossesses à risques, des complications maternelles ou fœtales où la surveillance spécialisée est plus que nécessaire, les parturientes et leurs familles vivent un cauchemar dont les sages-femmes à elles seules ne peuvent minimiser ni les risques ni l'anxiété régnante ». Toutefois, si l'hôpital de Aïn El Hammam, ex-Saint Eugénie, offre aujourd'hui de meilleures prestations aux malades, grâce à l'engouement du personnel médical et paramédical, le caractère d'urgence ne réside pas, par conséquent, dans les salles de soin ambulatoires, mais dans la carence en spécialistes. Des malades ne cessent à chaque occasion de focaliser sur ce manque. « Pourquoi donc ces spécialistes ne viennent-ils pas au secteur sanitaire de Aïn El Hammam ? », s'interroge-t-on. « En dehors d'un pneumo-phtisiologue affecté sans pour autant avoir rejoint le poste, l'hôpital de Aïn El Hammam n'a pas bénéficié de spécialistes pour les années 2006-2007 », confie notre interlocuteur. Par ailleurs, nombreuses sont les malades parturientes et en particulier les primipares qui, une fois arrivées à la clinique S'Bihi de Tizi Ouzou, se voient « orientées vers une quelconque clinique privée pour une raison ou pour une autre et finir césarisées… et à quel prix ! », dira-t-on.