Cet écrivain, né en 1925 à Mansourah (W. de Bordj Bou Arréridj), a fréquenté l'école française avant de se voir orienté vers des études techniques qui le menèrent en France. Sa maîtrise de l'arabe, acquise dans la médersa de son village, s'est renforcée à la prestigieuse université de la Zitouna à Tunis où il avait opté pour la spécialité littéraire. Il suit parallèlement une formation en art dramatique. Mais sa vocation littéraire et artistique est délaissée au profit de son engagement politique. Représentant des étudiants algériens à Tunis, membre du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) jusqu'en 1954, il fut un des artisans de l'information nationaliste : revue Echabab Edjazaïri, El Moudjahid et radio Saout El Djazaïr. Son séjour à Tunis lui permet de réaliser et de produire environ deux cents pièces radiophoniques. De retour en Algérie en 1962, il exerce diverses fonctions dans le secteur de l'information et de la culture : directeur des programmes de la télévision, directeur des chaînes I et II de la radio… Au début des années 1990, il est président de l'éphémère Conseil national de la culture. Il est considéré comme un des fondateurs du roman algérien moderne de langue arabe. Son premier livre publié en 1959 s'intitule L'Algérie entre hier et aujourd'hui. Mais c'est avec le roman qu'il se distingue : La Fin d'hier (1971), La Mise à nu (1979), Djazya et les derviches et le fameux Vent du Sud, traduit dans une dizaine de langues, dont le chinois, et porté à l'écran par Mohamed Slim Riadh. Ses dernières œuvres, le recueil de nouvelles Blessures de la mémoire et le roman Je rêve d'un monde (1991), ont confirmé la capacité de l'écrivain à décrypter la société algérienne pour la projeter dans une écriture sobre, moderne et claire. La plupart de ses œuvres ont été traduites en français par Marcel Blois. Benhadouga accordait d'ailleurs à ce travail un intérêt immense, tant il voulait contribuer à abattre les obstacles des langues. Il a notamment déclaré en 1995 : « Non, ce n'est pas la langue qui distingue une littérature d'une autre, mais ce sont les problèmes humains qu'elles abordent. Les souffrances endurées actuellement par l'Algérie appellent impérativement les intellectuels des deux langues à s'unir, de la même manière que les souffrances vécues sous le colonialisme nous ont unis. » Une année plus tard, le 21 octobre 1996, l'écrivain décédait, laissant, en plus de son œuvre, le souvenir d'un homme attachant. En 2003, Bordj Bou Arréridj a abrité un colloque international en son hommage.