Réaction n Les pharmaciens privés, sous l'égide du Snapo, menacent de «fermer leurs officines si les pouvoirs publics ne satisfont pas leurs revendications». L'option de recourir à la grève n'est pas à écarter si les blocages persistent au premier semestre 2007, a affirmé, hier, le président pour la capitale du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), lors des «Journées nationales pharmaceutiques» organisées au Palais de la culture sous le thème «La pharmacie entre l'impératif économique et les besoins de la santé publique». Quant à la présidente du Snapo, Souad Hamrour, elle a estimé que le pharmacien est désormais «otage de l'extension du marché du médicament et de la prise en charge du malade». La responsable syndicale a fait un état des lieux alarmant sur la profession qui voit plusieurs officines fermer l'une après l'autre en raison, selon elle, des charges de plus en plus lourdes ainsi que de leurs marges bénéficiaires qui n'ont pas évolué depuis une vingtaine d'années et avoisinent les 23 %. Sur ce dernier point, le Snapo rejette en bloc toutes les propositions du comité interministériel en charge et revendique la revalorisation de la marge bénéficiaire à hauteur de 50 %. Un autre problème soulevé par Mme Hamrour concerne le prix référentiel qui est, selon elle, à «la base de problèmes professionnels», appelant la Cnas à «ouvrir le dossier du prix référentiel avant la mise en circulation de la carte magnétique». S'agissant de la distribution des psychotropes destinés au traitement des maladies nerveuses et mentales à propos desquels le ministère de la Santé impose aux pharmaciens d'«exiger la carte d'identité du malade», les pharmaciens considèrent que ces attitudes sont contraires à la déontologie, d'une part, et privent les malades chroniques de ces médicaments vitaux, d'autre part. Par ailleurs, certaines lois régissant la profession ont été mises à l'index. Entrées en vigueur dernièrement, elles obligent le pharmacien «à rester dans son officine durant les heures de travail». Cette situation cause de nombreux préjudices aux pharmaciens qui doivent effectuer des déplacements entre la Cnas, les banques, les distributeurs de médicaments et leurs officines. D'autres lois ont été décriées durant cette rencontre comme celle interdisant aux pharmaciens d'utiliser la balance électronique et le tensiomètre et l'orientation du malade vers le médecin biologiste ou le médecin traitant. En outre, le professeur Mansouri a tenu à dénoncer les propos du ministre de la Santé sans toutefois le nommer et rappelle que «l'Algérie est l'un des rares pays au monde à faire des contrôles systématiques de tous les médicaments depuis 1995». Selon un bilan établi, l'Algérien a consommé en 2006 pour 24 euros de médicaments et notre pays représente 0,2 % du marché mondial en termes de consommation de médicaments.