Cette pratique de libre achat concerne 65% des médicaments vendus en ville. La prise en charge de la douleur par le pharmacien d'officine a fait l'objet d'un débat, hier à Alger, à l'occasion des 19es Journées pharmaceutiques nationales organisées par la Société algérienne de pharmacie. Ainsi, l'automédication est devenue une pratique récurrente chez nombre de malades. Selon les spécialistes en la matière, l'automédication est toujours en hausse. «Les malades actuellement ne cherchent pas les origines de la douleur mais à la calmer», ont souligné les spécialistes en marge de ces journées ayant pour thème «La prise en charge de la douleur par le pharmacien, la sécurité vaccinale, les vaccins de l'avenir, textes réglementaires». Selon une étude menée par M.Ziari, docteur en pharmacologie, trois Algériens sur quatre auraient recours à une médication sans avis médicalisé, lequel précise que «plus de 1500 médicaments sont délivrés en pharmacie sans ordonnance». Cette pratique de libre achat concerne 65% des médicaments vendus en ville. Aussi, l'automédication représente près de 650 millions de boîtes sur près d'un milliard vendues en pharmacie. Sur un autre registre, le président de la Société algérienne de pharmacie, Farid Benhamdine, a indiqué que «la morphine délivrée par les pharmacies privées est composée de trois médicaments», soulignant que le problème qui «se pose pour nous, est que la réglementation actuelle ne prévoit pas de délivrer plus de sept jours de traitement». Dans ce sens, il a précisé que «dans plusieurs pays, la durée de traitement de la douleur est passée à 28 jours pour permettre aux malades de mieux utiliser ce genre de traitements», et c'est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, «nous demandons un prolongement de la durée de prescription pour qu'elle soit élargie à 28 jours, en vue de donner aux malades toutes les formes d'administration modernes». Sur un autre plan, le doyen des pharmaciens algériens, M.Bassa, n'a pas omis de soulever le problème du manque de médicaments chez les pharmaciens. Sur ce point sensible justement, le pharmacien a reconnu que «les pharmaciens ne disposent pas de tous les médicaments nécessaires». Par ailleurs, cette manifestation a regroupé environ 800 professionnels opérant dans tous les secteurs d'activité des domaines pharmaceutique et médical. Elle sera sanctionnée, selon les organisateurs, par la rédaction de quelques recommandations relatives aux préoccupations des pharmaciens, à savoir, la durée du traitement qui passera de 7 jours à 28 jours, la suppression des carnets de souches remplacés par des ordonnances sécurisées.