Qui l'eut cru ? La région de Tiaret, qui disposerait d'appréciables réserves hydriques souterraines, s'apprête à vivre un été angoissant à voir annoncer des plans d'urgence en dépit de lourds investissements engloutis par le secteur ces cinq dernières années. L'APW, lors de sa dernière session tenue la semaine passée, parle de « l'inscription de 59 opérations dotées d'une enveloppe de 11 058 millions de dinars au profit de la wilaya de Tiaret ». Pour cette dernière, le plan d'urgence devant permettre un forage et une adduction à partir de Aïn Dzarit, s'est avéré en fin de compte sans grands secours. A-t-on sous-estimé la donne ou, comme le laisse entendre des voix sous le sceau de l'anonymat, les études engagées pour valoir un plus quantitatif et qualitatif seraient erronées ? Poches ou nappe d'eaux, l'essentiel est que le renforcement annoncé l'année dernière par l'ex- DHW, depuis Aïn Dzarit, à 35 km de Tiaret, n'a pas eu l'effet escompté dans l'approvisionnement, bien que l'actuel responsable parle d'un rabattement drastique de la nappe. Forages M. Belfatima Abdelkader, lors d'une rencontre avec la presse, n'a pas convaincu, ni apaisé les craintes des citoyens en dépit, il est vrai, de grands projets inscrits à l'actif du secteur. S'agissant de l'approvisionnement du chef-lieu, le directeur de l'Hydraulique a parlé de 17 forages qui seront lancés, toujours, à partir de Aïn Dzarit, et d'un dragage du principal pourvoyeur en eau dans cette région, le barrage Ben khadda qui a engorgé moins d'un million de mètres cubes en dépit des fortes précipitations qu'a connues la région. Cette infrastructure, concernée par d'autres travaux pour lesquels l'ANB aurait lancé des avis d'appel, ne contient que 7,7 millions de M3, alors que sa capacité théorique est de 40 millions. Une situation qui avait amené les responsables concernés à s'orienter vers l'exploitation de la source de l'oued Mina et d'un appoint à partir de Tousnina, mais les captages s'avèrent de plus en plus problématiques et surtout insuffisants. Problématique qui aurait dû amener les décideurs à plancher sur des études à moyen et long terme au lieu de ces 12 des 17 forages réalisés. L'approche préconisée ne semble pas cadrer avec les attentes et surtout les craintes légitimes suscitées par les populations. Les craintes sont encore plus marquées à voir le responsable du secteur dire « n'avoir pas d'informations sur les fuites, sur les piquages et les branchements illicites » et surtout « promettre la réouverture de la séculaire source Aïn El Djnan » en dépit de réserves émises par le président de la commission de wilaya des MTH.