Pour exprimer leur solidarité à leurs compatriotes d'Algérie et leur indignation après les attentats du 11 avril, plusieurs dizaines de ressortissants algériens des étudiants, des retraités, des mères de famille, des médecins, avocats comme Me Chems Eddine Hafiz, avocat de la Mosquée de Paris, et Rabah Hached, président de l'association des avocats, pour un barreau pluriel… se sont rassemblés vendredi soir à la place de la République à Paris. Paris : De notre bureau L'appel du collectif du refus et la résistance contre le terrorisme dont le comité directeur comprend Ghaleb Bencheikh, président de l'association C3D (citoyenneté, devoirs, droits, dignité), Adam Benahmed, coprésident avec Hervé Bourges du Cercle d'amitié France-Algérie et de Rabah Dramchini a été relayé par une vingtaine d'associations. Les signataires de cet appel se déclarent « déterminés à soutenir toute forme démocratique contre la barbarie des groupes islamiques armés » et « n'acceptent plus jamais que la Révélation soit distordue et pervertie en perpétrant les atrocités en son nom ». Cette manifestation s'est voulu aussi « une marque de solidarité avec tous les peuples touchés par le terrorisme aveugle et abject ». « Les Algériens de Paris sont très mobilisés avec le peuple algérien pour la paix et la sécurité. C'est normal qu'ils soient solidaires, j'ai voulu être avec eux comme symbole de cette amitié. Je suis là de bon cœur », a affirmé le maire de Paris, Bertrand Delanoë, présent sur les lieux. « Notre avenir est commun, il ne peut se bâtir que sur les valeurs de liberté et d'égalité », a-t-il ajouté. Au nom du cercle d'amitié franco-algérien, Hervé Bourges s'est fait l'écho de tous ceux qui sont proches de l'Algérie et veulent lui exprimer leur solidarité. « Il n'est pas mauvais de rappeler qu'à la veille d'une élection présidentielle, il y a des problèmes qui dépassent les frontières villageoises et gauloises », a souligné l'ancien président du CSA. « Notre Algérie ne tombera pas. Debout tous, ici et là-bas », lui répond Mme Khadidja Khalli, toujours sur la brèche malgré ses 80 ans. Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP, a voulu rappeler qu'« on ne peut pas accepter que la barbarie frappe là-bas sans que nous, ici, nous nous manifestions », en rappelant « le trait d'union d'histoire et de relations humaines entre les deux pays ». Et, faisant allusion à la campagne électorale, « on a entendu des voix de haine, cruelles, faisant des amalgames entre Islam, musulmans et immigrés ». « Des tombes d'anciens combattants musulmans ont été profanées par des croix gammées. C'est une profanation de l'histoire et de l'identité française. J'aimerais qu'on nous rappelle cette vérité. » Le collectif du refus et la résistance contre le terrorisme, né au lendemain des attentats du 11 avril, devra se transformer en entité structurée d'action et de réflexion sur les phénomènes de terrorisme.