Les autorités locales d'El Biar ne s'embarrassent désormais d'aucun délai pour terminer les travaux d'aménagement du jardin de Tunis. « Nous voulons des travaux de qualité. Nous nous ne voulons pas nous retrouver obligés d'engager d'autres travaux, une fois le projet réceptionné », a déclaré, mardi dernier, le P/APC, M. Abdellaoui. C'est compréhensible : on veut donner un charme tunisien à cet espace public. Cependant, le souci de la qualité ne justifie pas à lui seul l'étalement des opérations de réhabilitation. C'est que l'APC a une grande expérience dans le… non-respect des délais de réalisation ! Jugez-en : initialement, le P/APC, M. Abdellaoui, a annoncé la réception de l'ouvrage pour le 20 janvier 2007. Devant l'impossibilité de terminer les travaux dans les délais arrêtés, il a avancé une autre date : fin février. Cet engagement n'a pas été aussi tenu. A partir de là, la tendance est à la prudence : ne rien promettre. « Les travaux sont en cours et l'inauguration pourrait intervenir dans quelques jours », a affirmé le P/APC le 14 février à El Watan. On soupçonne les autorités locales de faire dans l'occasionnel : inaugurer le jardin le 20 mars (date anniversaire de l'indépendance de la Tunisie) d'autant que la manifestation « Alger 2007, capitale de la culture arabe » s'y prête à merveille. Plus de deux mois après ce « quelques jours », le suspens demeure de rigueur. Cela en ce qui concerne la date d'ouverture. Le projet d'aménagement a été porté à la connaissance de la population en juillet 2005, avec l'engagement (le premier !) d'entamer les travaux, sur le budget de la commune, en octobre de la même année et de les terminer dans un délai prévisionnel de six mois. Le premier coup de pioche a été finalement donné au cours du mois de mai de l'année passée. L'entreprise réalisatrice s'attele actuellement à édifier une clôture en béton et en métal dans la partie inférieure du jardin, la partie supérieure étant réalisée. Le mur séparant le jardin d'un passage-piétons (des escaliers), datant probablement des premiers travaux d'aménagement de cet espace vert, est à refaire. Des entrées anarchiques menant au jardin ont été ouvertes de ce côté. L'accès principal est cependant édifié avec un décor confectionné à base de boiserie. Les locaux abritant l'ancien restaurant appelé Belle-Vue, dont la plaque est encore plantée à l'entrée du site, sont délabrés. « La construction sera rénovée de l'extérieur », informe M. Abdellaoui. Le chantier a cependant cette particularité d'être ouvert aux quatre vents. Des couples accompagnent les ouvriers dans leur travail quotidiennement. Vous pouvez parcourir les lieux sans que personne ne vous interpelle. M. Abdellaoui explique cette « tolérance » par les risques d'agression qui pèsent sur les travailleurs. « Plusieurs ouvriers se sont fait agressés. La police a eu à intervenir à plusieurs reprises pour libérer les lieux », affirme-t-il. Cet effort est vain puisque ces « visiteurs » d'avant l'heure sont toujours là. La plaque de chantier, censée informer de la nature des travaux qui s'y déroulent, comme l'exige la réglementation en vigueur, n'existe pas ! « Au début, elle était là, puis elle a disparu », avance le P/APC. Une partie du jardin est polluée par des eaux usées. « Il s'agit d'une fosse septique. Le problème est pris en charge par la direction de l'hydraulique », assure M. Abdellaoui. Ce dernier déclare ignorer la date de la première inauguration du jardin. Les autorités locales, précise-t-on, n'ont pas encore discuté de la gestion de cette structure de loisirs et de détente.