Le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, a dénoncé la « surmédiatisation » des derniers attentats qui ont frappé Alger et « l'exploitation de l'émotion » née de ces attaques meurtrières. « L'exploitation médiatique à laquelle on a assisté vise à faire peur à la population et à faire oublier que ce sont les politiques menées jusqu'ici qui ont mené le pays au désastre », a déclaré M.Tabbou, qui s'est exprimé en marge d'une réunion du secrétariat national tenue hier à Azazga. Interrogé sur les ressorts de cette recrudescence spectaculaire des attentats, il dira : « Nous ne pouvons construire une analyse que sur des faits et des données précises », dénonçant, par ailleurs, que tous les « appels aux manifestations ont émané des administrations ». Cela montre, a-t-il souligné, l'échec de toutes les stratégies mises en œuvre pour rétablir la paix et la sécurité. « L'ensemble des moyens avaient été mobilisés depuis 1991, promettant de sauver la République. Nous nous retrouvons aujourd'hui dans une République où il n'y a plus d'espace au public. Les services de sécurité se protègent plus qu'ils ne protègent la population », a encore lancé le premier secrétaire du FFS, ajoutant que le pays est « géré à coups de mensonges et d'interdits ». Pour mener sa campagne de non-participation aux prochaines élections législatives, le FFS, dira M. Tabbou, est confronté au refus d'accès aux salles. « La nouvelle technique d'interdiction est l'absence de réponse à nos demandes », s'insurge M. Tabbou. Cela n'empêchera pas, dira-t-il, le FFS de mener sa campagne de proximité et d'explication en direction de la population. « Un rendez-vous électoral est un carrefour, certains ont choisi de rencontrer le pouvoir qui a bradé le pays, le FFS a choisi de rencontrer la population », indique l'orateur. « Nous n'allons pas seulement mener une campagne de boycott, mais aussi de sensibilisation des citoyens sur les perspectives de la construction démocratique sur des bases solides », a noté M. Tabbou, pour qui les élections ne sont qu'un leurre. Il réitère les positions de son parti. « Au sommet, il y a partage des intérêts, et à la base il y a partage des rôles. La population est exclue des architectures institutionnelles qui se font et se défont au gré des rapports de force. » Il fera remarquer que les médias publics sont en train de mettre en avant des formations politiques sans aucun ancrage populaire. Revenant sur les difficultés organiques vécues par son parti, M. Tabbou dira que « c'est un signe de vie démocratique, car un parti où sévit l'unanimisme n'a aucun avenir ».