Karim Tabbou, le nouveau secrétaire national du FFS, a procédé hier à l'installation de son staff composé de 20 membres, parmi lesquels on peut citer Betatache Ahmed, enseignant à l'université, secrétaire national aux droits de la personne humaine et affaires maghrébines, Tamadartaza Moussa, médecin généraliste, secrétaire national à l'animation politique ou encore Ouahiba Touati, cadre de la santé, secrétaire nationale à la condition féminine. Le poste de secrétaire national chargé de la communication a été supprimé, mais « tous les secrétaires nationaux seront les porte-parole du FFS », promet Tabbou. La feuille de route tracée par le premier secrétaire national consiste à poursuivre la réalisation des objectifs arrêtés par le 3e congrès, insistant sur un travail de rigueur et de méthode mais surtout sur l'ouverture sur la société. L'agenda politique du FFS s'annonce chargé pour 2007 et sera couronné par la tenue du 4e congrès les 4, 5 et 6 septembre. Abordant l'actualité politique et pour renforcer sa position de boycotteur des élections législatives, le FFS, par la voix de son premier secrétaire national, Karim Tabbou, a multiplié hier les accusations pour remettre en cause la crédibilité du scrutin du 17 mai prochain. « Les listes électorales sont choisies par le pouvoir. La bataille s'est jouée déjà à l'intérieur des partis politiques et les autorités vont laisser, donc, se dérouler les élections dans la transparence », a déclaré, hier, Karim Tabbou, au siège du parti à Alger. « Les choix sont antérieurs au scrutin et ils se sont arrangé le partage des sièges et des quotas », réaffirme-t-il encore devant la presse. Recourant à une critique qui frise l'ironie, le conférencier se demande comment le FFS peut participer à « une élection organisée par une administration et des institutions récemment convoquées dans le procès Khalifa pour détournement du patrimoine du pays ». Ce qui l'a conduit à conclure à une « dégradation des mœurs politiques » qui se manifeste récemment par des négociations entre candidats autour des prix des postes dans les listes électorales. Il ajoute que le FFS se heurte toujours à l'attitude de l'administration qui refuse d'autoriser les activités politiques du parti. Moins offensif était Tabbou lorsqu'il a parlé des derniers attentats d'Alger dont il se demande comment ont-ils pu avoir lieu dans un endroit comme le Palais du gouvernement, hautement sécurisé ! Aussi, il ajoute : « Il est difficile d'évaluer avec exactitude la réalité des liens entre les attentats qui se sont produits dans l'ère maghrébine », allusion aux attentats de Casablanca survenus la veille du 11 avril. Cela dit, le responsable du FFS a vivement réprouvé l'exploitation éhontée de ces attentats par une certaine classe politique. « Ce n'est pas à coup de marches "spontanées" de condamnation, programmées par l'administration, que l'on va répondre aux besoins de la situation », assène-t-il, en ajoutant que « la décence et la pudeur voudraient que l'on ne sacrifie pas tout au souci électoraliste dans de telles circonstances ». Il considère la situation actuelle dans le pays aussi préoccupante qu'inédite : « Le Président se tait, le peuple est contraint de marcher, la société civile et les partis soutiennent, les walis convoquent et le ministère de la Défense s'astreint au devoir de réserve ».