Tabbou estime que le nouveau secrétariat fait consensus au sein du parti. «Le FFS ne peut fonctionner d'une manière normale dans un pays qui n'est pas normal. Il est aussi incapable d'exercer la politique de façon ordinaire dans un pays ou rien n'est ordinaire». C'est ainsi qu'a voulu justifier le nouveau premier secrétaire national du parti, M.Karim Tabbou, les contestations internes qui rongent le parti. A l'image du pays, le plus vieux parti de l'opposition tente de réaliser sa transition, «non sans difficulté». Là aussi, la main de l'Etat est mise en cause. Tabbou, et ce ne sera pas la première fois d'ailleurs, a fait allusion aux tentatives d'infiltration «commanditées par les cercles du pouvoir» avec comme principal objectif, de faire dévier le parti de sa ligne politique. «Ces manoeuvres sont vouées à l'échec. Le FFS a gardé et préservera toujours sa boussole politique», a-t-il souligné. Le secrétariat national du FFS reste, néanmoins, intransigeante sur cette question. Le successeur de Laskri a appelé «les insurgés» à choisir définitivement leur camp, au risque d'être radiés du parti. Tabbou rappelle, sur sa lancée, que toute contestation doit prendre en considération deux principes inéluctables, à savoir le respect des règles internes, et l'ouverture d'un débat franc. «Les militants du FFS qui recourent à des méthodes non démocratiques, nous ne les accepterons pas», met-il en garde. Quant aux problème de fonctionnement, Tabbou a annoncé la création de deux comités d'écoute chargés notamment, des élus et des doléances des militants. Ces comités auront pour principale mission «de détecter et de désamorcer les divergences au niveau des fédérations mais aussi d'identifier la nature du malaise et ses origines». En somme, ces structures locales permettront au FFS de gérer les situations de crise en temps réel au niveau de la base, avant qu'elles n'atteignent le sommet. Hier, l'ancien secrétaire national, M.Ali Laskri, était le grand absent au siège du FFS. Ce dernier ne siège pas aussi au sein du nouveau secrétariat qui a vu l'entrée en lice de 11 nouveaux secrétaires, parmi eux, deux femmes, Mme Meziani Leila chargée de l'environnement, et Mme Kahina Harbi, qui s'occupera des questions de l'éducation et de la famille. Le reste de la liste a été reconduit, à l'image de MM.Rachid Chaïbi, Djamel Bahloul et Betatache Ahmed. L'on remarquera aussi la suppression du secrétariat national chargé de la communication. Un choix justifié par le souci de «décentraliser» cette procédure. «Je ferai de tous les secrétaires des porte-parole du parti», défend Tabbou. Cette liste a été élaborée en concertation avec le président du parti, M.Hocine Aït Ahmed. Karim Tabbou, estime que le nouveau secrétariat fait consensus au sein du parti. Preuve en est, «le conseil national extraordinaire tenu ce week-end a connu une présence record». Aussi, tient-il à rappeler, le programme qu'il a présenté a été voté à l'écrasante majorité. «L'exploitation d'une émotion populaire réelle par une certaine société civile et certains partis politiques constitue un dévoiement du discours et de l'action politique», donnant l'impression que la crise du parti relève du passé. Une crise qui sera définitivement entérinée à l'occasion de la tenue du congrès du parti les 5 et 6 septembre prochain qui sera rehaussée par la présence de son leader, M.Hocine Aït Ahmed. Avant cette date, le parti tiendra la conférence d'audit le 29 juin, celle des élus, la première semaine de juillet, la convention nationale, quant à elle, se tiendra le 4 septembre. Faisant référence au rassemblement populaire tenu à la Coupole du 5-Juillet pour dénoncer le terrorisme, le conférencier a critiqué ce qu'il qualifie de «l'exploitation d'une émotion populaire réelle par certaines formations politiques». Commentant les attentats du 11 avril, il estime qu'il est navrant de constater que, seize ans après, «le pays se retrouve à la case départ».