A Mila, la boxe n'a pas fini de broyer du noir, à l'image de quelques associations excellant de surcroît dans la figuration. Exception faite toutefois du Boxing Club de Chelghoum Laïd (BCCL), une association qui s'accroche contre vents et marées à sa vocation d'école de formation de jeunes pugilistes. « Section rattachée à l'association mère, le HBCL, le BCCL s'est départi de ce tutorat à partir de l'année 2000 pour voler de ses propres ailes », explique son jeune DTS, Seddik Berkane. Et d'ajouter : « Notre ambition majeure consiste à former, éduquer et accompagner les valeurs sûres du noble art local, afin de former les dignes héritiers des doyens de la boxe chelghoumie, dans la lignée des Ahmed Belfatmi (champion d'Algérie en 1940 dans la catégorie super-légers), Mourad Noui (équipe nationale 1962/1963), Harizi, Saïd Belkheir et les frères Zekkour ». Un objectif qui suppose des moyens matériels et financiers en adéquation avec les desiderata de la compétition, car la discipline coiffe pas moins de 45 boxeurs dont 35 athlètes garçons et 10 filles disputant dans les catégories minimes, cadettes, juniors et seniors, les différentes étapes de la compétition : phase interwilaya, régionale et nationale. Paradoxalement, le noble art à Chelghoum Laïd est, outre l'absence de sponsors, banalisé à l'extrême par les pourvoyeurs de fonds. A fortiori, l'APC qui semble n'avoir d'yeux que pour le sport-roi qui cumule les contre-performances. Le seul espace réservé au BCCL est une ancienne salle de cinéma couverte en tôle et datant de l'ère coloniale. En dépit donc du manque criard de moyens financiers, et la précarité du matériel d'entraînement (ring, gants, sacs de frappe, etc.), le BCCL n'a à aucun moment abdiqué. Son riche palmarès est à ce titre édifiant : 3 coupes d'Algérie dans les différentes catégories, une quinzaine de médailles en championnat, la qualification en équipe nationale de ses deux puncheurs de charme de 22 ans, le poids léger Amor Cheriet et le poids moyen Khaled Bouchelaghem, en passant par le jeune Samir Meslouh, 21 ans et déjà une qualification en équipe nationale militaire dans la catégorie des poids moyens, et l'autre jeune prodige de 21 ans, Abdelali Zouak qui, actuellement, est en voie d'embrasser la boxe professionnelle en France. Qui dit mieux.