Après trente ans passés à dispenser savoir et pédagogie dans le secteur de l'éducation, l'artiste-peintre, auteur et conteur, Mohamed Oudhai, suite à une retraite méritée, semble toujours revigoré par cette passion qu'il a envers l'art. Un art qu'il continue de cultiver avec adresse, amour et une certaine philosophie. Avec un riche et exhaltant parcours, jalonné de beaux tableaux, livres et contes pour enfants dont un en cours, Mohamed Oudhai ne semble pas prêt de ranger ses pinceaux, encore moins freiner ses ardeurs pour dire tout ce qu'il pense de la peinture dont il a été le concepteur du « Rogam ». Dans ce bref entretien, il nous parle de son expérience, de ses projets et des perspectives. Avez-vous un commentaire à faire sur la nomination d'un nouveau responsable à la direction de la Culture ? Sincèrement, il ne faudrait pas s'avancer sur quoi que ce soit. Comme dit un dicton bien de chez nous : « n'encensez pas celui qui vient et ne vilipendez celui qui part ». L'ancien directeur a voulu, à sa manière, impulser une nouvelle dynamique à travers l'organisation notamment des « jalassates du lundi », mais il n' y avait, en face, pas de répondant. On se retrouvait lors de communications ou de présentations de livres avec quelques personnes sur les centaines d'invitées. Une sorte de démission que je n'arrive pas à expliquer en dépit de la floraison de jeunes talents et la production de belles œuvres locales ou nationales qui ne semblaient pas fouetter les ardeurs. Pourquoi cette attitude selon vous ? Le désinterêt, relatif, est valable sur tout le territoire du pays bien qu'à des degrés différents. Je me produis un peu partout. Même à l'étranger il y a de l'entrain chez des gens de plus en plus curieux qui vous encouragent mais, localement, il me semble que les gens ne lisent plus, ne s'interessent plus aux arts alors que même au niveau de l'enseignement, certaines disciplines, à l'exemple de la peinture, ont été rendues obligatoires aux examens. Que réalise actuellement Ouadhai ? Comme vous le voyez, je suis entouré de mes tableaux dont le trait spécifique reste le « Rogam » c'est-à-dire un art à base de motifs tirés du terreau culturel où pureté, franchise et fraicheur originelle s'entremelent. Mon art présente une force attractive dépouillée de tout artifice et procure un sentiment d'authenticité qui ne s'appuie pas sur des conventions académiques sclérosantes. Avez-vous d'autres projets en vue ? Voilà un intéressant livre sur tout ce qui touche à la peinture que j'ai terminé et qui attend son édition, une œuvre riche, documentée comme vous dites, un vrai b.a.ba de la pinture aussi bien à destination des novices, des passionnés que des professionnels.