Réunie en assemblée générale pour le renouvellement de ses instances organiques, l'Association pour la préservation des cimetières d'Alger (APCA) a présenté, jeudi dernier, ses bilans moral et financier. « Depuis sa création en 2000, l'association œuvre à la préservation et à la réhabilitation de ce patrimoine, dégradé par l'usure du temps et par la main de l'homme », souligne le président de l'association, Mahmoud Arbadji. M. Arbadji a été reconduit, à l'issue de cette assemblée, dans sa mission par le nouveau bureau exécutif, renforcé à l'occasion. Restituer la sacralité des lieux demeure le maître mot de l'association. L'APCA lance ainsi un appelle aux collectivités locales afin de « mobiliser des moyens conséquents pour leur entretien et leur remise en état de décence ». Et d'ajouter : « Nous prêtons notre humble concours à certaines APC et à l'Etablissement de gestion des pompes funèbres et des cimetières (EGPFC) en matière d'actions de sensibilisation, d'entretien et d'aménagement, mais nous estimons que ces opérations restent insuffisantes ». Signalons que parmi les 141 cimetières que compte Alger, l'EGPFC a en charge la gestion de 17 cimetières dont quatre chrétiens et un de confession israélite. Le reste des structures sont gérées par les communes territorialement compétentes, dira le 1er responsable del'APCA. Ce dernier met en avant « la dégradation de certains cimetières toutes confessions confondues ». L'opportunité est offerte à Mahmoud Arbadji qui se dit outré de constater la détérioration de certains cimetières comme ceux des localités de Baraki, des Eucalyptus et Heuraoua. Dans la foulée, il relèvera le cas du cimetière El Kettar dont la Bridja qui, en dépit de sa réhabilitation, continue de servir de lieu de débauche. Des hordes investissent les lieux en se livrant à des actes immoraux, note l'orateur qui lance un appel aux citoyens qui s'y rendent de respecter ces lieux sacrés, qu'ils soient de culte musulman, chrétien ou juif. Lors de cette assemblée générale, le bureau exécutif de l'APCA, a, par ailleurs, soumis une motion aux adhérents. Dans ce document, il est souligné une série de mesures à prendre, notamment en matière de respect, d'entretien, d'aménagement et de protection des lieux, du renforcement de l'effectif du gardiennage – jugé insuffisant au regard des actes immoraux et de pillage – et le problème du transfert des 1200 tombes qui obstruent les allées du cimetière El Kettar. Par ailleurs, l'association, qui se veut une force de propositions, inscrit son action, pour les années à venir, dans l'ouverture de lieux sacrés, l'extension ainsi que la réhabilitation de tous les cimetières d'Alger avec un système de surveillance plus performant.