Résumé de la 7e partie Après avoir fait et reçu des cadeaux du roi Mihrage, Sindbad prit le même vaisseau sur lequel il avait embarqué avant son naufrage. Le lendemain, Shéhérazade reprit son récit : «Nous passâmes par plusieurs îles, dit Sindbad, et nous abordâmes enfin à Balsora, où j'arrivai avec la valeur d'environ cent mille sequins. Ma famille me reçut et je la revis avec tous les transports que peut causer une amitié vive et sincère. J'achetai des esclaves de l'un et de l'autre sexe, de belles terres et je fis une grosse maison. Ce fut ainsi que je m'établis, résolu d'oublier les maux que j'avais soufferts et de jouir des plaisirs de la vie.» Sindbad, s'étant arrêté en cet endroit, ordonna aux joueurs d'instruments de recommencer leurs concerts, qu'ils avaient interrompus par le récit de son histoire. On continua jusqu'au soir de boire et de manger et lorsqu'il fut temps de se retirer, Sindbad se fit apporter une bourse de cent sequins et, la donnant au porteur, il dit : «Prenez, Hindbad, retournez chez vous, et revenez demain entendre la suite de mes aventures.» Le porteur se retira fort confus de l'honneur et du présent qu'il venait de recevoir. Le récit qu'il en fit au logis fut très agréable à sa femme et à ses enfants, qui ne manquèrent pas de remercier Dieu du bien que la Providence leur faisait par l'entremise de Sindbad. Hindbad s'habilla le lendemain plus proprement que le jour précédent et retourna chez le voyageur libéral, qui le reçut d'un air riant et lui fit mille caresses. Dès que les conviés furent tous arrivés, on servit et l'on tint table fort longtemps. Le repas fini, Sindbad prit la parole et, s'adressant à la compagnie : «Messeigneurs, dit-il, je vous prie de me donner audience et de vouloir bien écouter les aventures de mon second voyage. Elles sont plus dignes de votre attention que celles du premier.» Tout le monde garda le silence et Sindbad parla en ces termes : «J'avais résolu, après mon premier voyage, de passer tranquillement le reste de mes jours à Bagdad comme j'eus l'honneur de vous le dire hier. Mais je ne fus pas longtemps sans m'ennuyer d'une vie oisive ; l'envie de voyager et de négocier par mer me reprit : j'achetai des marchandises propres à faire le trafic que je méditais, et je partis une seconde fois avec d'autres marchands dont la probité m'était connue. Nous nous embarquâmes sur un bon navire, et, après nous être recommandés à Dieu nous commençâmes notre navigation. Nous allions d'île en île, et nous y faisions des trocs fort avantageux. Un jour, nous descendîmes en l'une qui était couverte de plusieurs sortes d'arbres fruitiers, mais si déserte que nous n'y découvrîmes aucune habitation, et même pas une âme. Nous allâmes prendre l'air dans les prairies et le long des ruisseaux qui les arrosaient.» Arrivée à ce point de son récit, Shéhérazade se tut car la nuit tombait. (à suivre...)