Les défis et les paris de l'information ont marqué les débats d'une première rencontre organisée, jeudi dernier, à l'université Mentouri par l'association algérienne pour l'information et la culture Demain presse, dont l'ouverture a été rehaussée par la présence du wali. Le premier fait à retenir est l'absence remarquée d'un grand nombre de journalistes dans une rencontre qui était la leur, en dépit de la teneur des interventions, importantes à plusieurs égards. Après un bref exposé des règles primordiales de l'exercice du journalisme donné par Ahmed Remita, un intellectuel qui cumule un long parcours dans la presse, suivi d'un exemple concret d'une expérience journalistique, relatée par Abdesslem Yakhlef, enseignant universitaire et animateur à la radio régionale de Constantine, la question de l'éthique de la profession journalistique a été disséquée par Abdelhamid Bouchoucha, enseignant à l'Institut de l'information et de la communication, qui donnera les grandes lignes d'un code d'honneur ayant pour but d'imposer le respect des droits et des devoirs des journalistes dans l'exercice de leur fonction. Un code qui trouve encore des difficultés pour son application, malgré les efforts fournis par le conseil de déontologie de la presse, lequel essaie de résoudre les multiples affaires qui lui sont exposées, en évitant le recours à la justice. Des cas qui restent toujours liés à des poursuites pour diffamation et dont le nombre est de plus en plus important. « C'est une problématique qui touche l'organisation de la coexistence des libertés. On ne pourra pas favoriser la liberté d'expression si on continue à recourir à l'application du code pénal à l'encontre des journalistes, poursuivis devant les tribunaux dans des affaires qui se sont avérées fondées par la suite », expliquera Me Zoubeir Soudani lors d'une intervention sur la diffamation dans la presse. Une notion qui reste, selon le conférencier, assez ambiguë tant que les pouvoirs publics continuent d'user des vieilles méthodes contre des journalistes qui se trouvent cités à comparaître pour des articles parus depuis plusieurs années. « Si le journaliste reste lié par un engagement envers son journal et ses lecteurs, il faudra une loi qui lui assure une protection légale dans le cadre de la liberté de la presse », soulignera Me Soudani qui notera que le seul moyen pour la faire reste la suppression des sanctions prévues à l'encontre des gens de la corporation dans le code pénal.