Après la nomination d'un ministre de la Communication, l'amnistie pour les journalistes, un autre débat vient de s'ouvrir. Le siège du parti majoritaire a connu hier l'ambiance des grands jours. La commission chargée de la loi sur l'information, la loi sur la publicité, l'éthique et la déontologie a organisé sa première rencontre. Ce rendez-vous qui a vu la participation de l'ancien secrétaire général Abdelhamid Mehri qui a pris part à côté de Ahmed Ben Alam, directeur délégué du quotidien L'Expression, au panel intitulé «rôle du journaliste dans la promotion de la démocratie» animé par la journaliste Fatma Houari. L'image était bonne à retenir: entre notre consoeur qui appartient à la nouvelle vague des journalistes algériens, Abdelhamid Mehri qui appartient à l'ancienne génération du monde des médias pour avoir eu à diriger le ministère de l'information et de la Culture, il y a Ahmed Ben Alam, journaliste, écrivain et scénariste qui fait la jonction entre les deux générations. Le FLN a rassemblé hier ces trois composantes du monde médiatique algérien. Mais en plus de sa symbolique en tant qu'homme historique et politique de valeur, la présence de Mehri a quelque peu compensé l'absence du secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, retenu par des impératifs de son programme de chef de gouvernement. Belkhadem était en effet hier en compagnie du conseiller du secrétaire général de l'ONU et ex-ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi. Les deux hommes ont assisté à la conférence d'ouverture du colloque sur la bonne gouvernance organisé hier, par la solidarité nationale des étudiants à l'université de Boumerdès. Pour revenir à la rencontre qui a porté sur le monde de la presse hier au siège du FLN, il faut dire que le parti majoritaire vient d'ouvrir le bal pour défricher un secteur laissé en jachère depuis l'ouverture médiatique en 1989. Après l'avant-projet d'amendement de la Constitution dont une copie a été remise au président de la République, l'avant-projet sur les codes de wilaya et de la commune, et la loi électorale, voilà que le FLN investit le monde de la presse. Le regain d'intérêt du FLN pour ce secteur coïncide avec au moins trois événements non négligeables qui ont marqué cette corporation ces quelques derniers mois. Le premier concerne la nomination de Abdelaziz Djiar au poste de ministre de la Communication. Le second est relatif à la rencontre, à laquelle ont été conviés les directeurs de publication en juin dernier. Enfin, le troisième événement se rapporte à la grâce accordée par le président de la République à tous les journalistes poursuivis par la justice. Enfin, il faut signaler que la rencontre a rassemblé beaucoup de monde en plus des journalistes. Des cadres, des personnalités du FLN dont d'anciens ministres, des députés, des directeurs de journaux y ont assisté.