Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, en faisant récemment le bilan de son secteur, a pris le soin de mettre en évidence que son département « a étudié un certain nombre de projets importants pr oposés par de grands investisseurs étrangers ». Dans ce contexte, il citera Sidar (Arabie Saoudite) qui s'est proposé de réaliser un projet au niveau de la ZET de Zéralda sur 80 hectares et qui a reçu les accords pour pouvoir s'engager dans la réalisation ainsi que Eemar (Emirats Arabes Unis) qui veut développer un projet dans la zone ZET colonel Abbès. Les travaux de l'hôtel Marriott pour une capacité de 394 lits seront engagés bientôt au niveau de Club des Pins. Il y a aussi le projet de la Trust au niveau de la zone d'activité de Bab Ezzouar (un centre d'affaires plus un hôtel 5 étoiles et des appart-hôtels). A Constantine, il est prévu un Ibis, un Novotel, plus un hôtel 5 étoiles au niveau d'Aïn Smara. Le groupe français Accor en collaboration avec l'homme d'affaires Djilali Mehri s'est engagé à réaliser 24 hôtels au niveau du territoire national dans un premier temps. Pour la capitale, d'autres projets « de grande capacité » sont en chantier, a-t-il dit, à savoir l'hôtel Lafider à Birkhadem (512 lits), Ibis à Bab Ezzouar (213 lits) et l'extension du Hilton en appart-hôtels de 2 tours (+322 lits). « Nous devons nous prémunir contre les erreurs prévisibles. Nous ne devons en aucun cas subir l'investissement touristique mais plutôt le domestiquer dans le cadre d'un plan d'aménagement bien étudié avec la concertation avec les autres secteurs et l'implication des professionnels », a-t-il précisé. Il a insisté pour dire que l'objectif prioritaire est « l'instauration d'un climat de visibilité et de confiance en direction des exploitants et des investisseurs ». En Méditerranée, il est prévu 400 millions de touristes en 2020 (actuellement, ils sont estimés à 250 millions). Si le cliché mer-plage-soleil persiste, elle est surtout le berceau de grandes civilisations qui peut être décliné en produits ou en formules touristiques diversifiées. Le ministre estime que « nous devons avoir notre part de ce fabuleux marché. A travers le déplacement des visiteurs, il y aura une demande pressante de services et on créera de l'emploi pour nos jeunes en plus de l'enrichissement humain par rapport aux populations qui les reçoivent ». Le tourisme est une industrie sur laquelle s'appuie toutes les économies du monde pour équilibrer la balance des paiements. Cette part de marché ne sera arrachée que si le tourisme algérien adopte une démarche de qualité et que les agences de voyages se regroupent dans des organisations professionnelles et « deviennent de véritables tours opérateurs qui influent sur le secteur aérien affrétant des charters au lieu d'attendre qu'Air Algérie leur ramène des touristes au Sud ». Les agences de voyages dans le monde proposent des séjours sur mesure ou package (avion, hôtel, location de voiture...). La politique de développement du tourisme à l'horizon 2015 vise à passer de 85 000 lits à 220 000 lits, de 4 millions de nuitées à 20 millions de nuitées (4 millions de touristes) et la création de 100 000 emplois directs. Le flux touristique a atteint 1 637 582 touristes provenant essentiellement de France et de Tunisie. Les motifs de la visite sont les loisirs et la détente (67,12%), les affaires (30,57%) et une minorité pour mission (2,31%). Le Sud algérien a été fréquenté par 21 080 touristes dans le Hoggar (Tamanrasset) et 6882 touristes à Djanet (Illizi). Il existe 783 agences de voyages en activité dont 96 agréées durant l'année 2006 : celles du Sud sont « majoritairement spécialisées dans le réceptif saharien ». Au chapitre des investissements, jusqu'au 31 mars 2007, il a été recensé 353 projets d'une capacité de 35 107 lits avec un volume de 61 milliards de dinars. L'avancement des travaux est à 62%. 255 projets sont à l'arrêt (65% pour des raisons de financement). Les demandes d'investissement sont estimées à 778 au niveau national.