Après les attaques dévastatrices du mildiou sur la pomme de terre à l'Ouest du pays et notamment dans la région de Aïn Defla où l'infestation est jugée très préoccupante, c'est au tour de trois wilayas de l'Est du pays de faire les frais de ce champignon, en l'occurrence, Skikda, El Tarf et Guelma où la campagne en cours est jugée également catastrophique au regard des dommages enregistrés ces derniers jours. D'après une estimation des services compétents, 1000 ha seraient contaminés à des degrés divers, selon les zones touchées. En outre, cette situation a engendré, d'après un cadre technique du secteur agricole, des charges supplémentaires importantes représentant les coûts des traitements chimiques effectués pour protéger les cultures. Dans ce cadre, on signale que des producteurs de la wilaya de Skikda ont procédé à une dizaine d'applications de produits fongicides, ce qui aurait occasionné des charges supplémentaires de l'ordre de 40 000 DA par hectare traité. Mais, d'après nos sources, c'est dans la wilaya de Guelma que la production de la pomme de terre semble le plus, compromise et ce, en raison de conditions climatiques particulièrement favorables aux attaques du mildiou. Sont incriminés, d'après les services phytosanitaires, une forte pluviométrie, des températures douces, un taux d'humidité important et une végétation dense. Omar Bazemlal, membre de l'association des producteurs de la pomme de terre de la wilaya de Guelma, la plus affectée, souligne de son côté que sur les 200 ha attaqués par le champignon du mildiou, le taux de contamination est estimé à plus de 80 %. « Au-delà des conditions climatiques défavorables à l'origine de ce désastre, observe notre interlocuteur, il est fort possible aussi que les traitements fongicides mis en œuvre se soient heurtés à une nouvelle souche de champignons bien plus résistante que par le passé. Si ce phénomène venait à se confirmer, cela aggraverait davantage encore le problème posé. D'autre part, face à l'inefficacité des traitements administrés et ce, malgré leur répétitivité, une seconde hypothèse est avancée, mettant cette fois-ci en cause la fiabilité des produits fongicides existant actuellement sur le marché ». Dans cette région, d'autres producteurs de pommes de terre n'écartent pas également l'hypothèse selon laquelle les produits utilisés seraient périmés. Même si, en l'état actuel des choses, on en est encore au stade des suppositions, il n'en demeure pas moins vrai que toute l'attention doit être accordée à chacune des hypothèses soulevées par les agriculteurs des régions contaminées. Dans un cas comme dans l'autre, il est attendu des services agricoles concernés de diligenter au plus vite des investigations visant à établir un constat de carences, et pouvoir ainsi classer les parcelles en fonction de leur degré d'infestation. Dans cet ordre d'idées, nous précise un cadre du secteur, les producteurs localisés dans les zone déclarées officiellement sinistrées pourraient bénéficier des mesures de soutien prévues dans ce cas de figure.