Hier, la ville a connu un semblant de calme, eu égard aux huit premiers jours d'émeutes, où la violence est allée crescendo, transformant la deuxième ville de la wilaya en un vrai brasier. La veille, le quartier de Mallouza a vécu une nuit mouvementée. Les colonnes de fumée et les flammes étaient visibles de loin. Les principales artères de la ville étaient barrées par des barricades de fortune. « La ville s'est réveillée complètement défigurée », diront les citoyens. D'autres diront que « la responsabilité incombe au service d'ordre qui a mal géré la crise en versant dans la provocation ». Sur les lieux, les autorités locales ont été accueillies par plusieurs milliers de manifestants venus crier leur colère. Des représentants ont été désignés pour discuter avec le premier responsable de la wilaya. Ils ont exprimé au wali le mauvais traitement qui leur a été réservé par le service d'ordre, comme ils ont exigé la libération sans condition des jeunes qui ont été interpellés. Il a été question du chômage, de la marginalisation et de la hogra. Le wali a exprimé ses regrets suite à ces incidents tragiques, comme il a promis de prendre en considération les doléances des citoyens. Suite à cette rencontre, plusieurs émeutiers ont été libérés, d'autres le seront aujourd'hui. Les parents des jeunes manifestants emprisonnés font le pied de grue devant le siège de la justice dans l'attente de l'éventuelle libération d'un des leurs. Hier soir, plusieurs attroupements ont été signalés aux quatre coins de la ville, alors que des policiers et gendarmes étaient stationnés devant les sièges de la sûreté de daïra et le tribunal de la ville. Les principales administrations publiques étaient également sous haute surveillance.