Militant et l'un des fondateurs du MDA en 1984, Najib Hadjadj a été directeur des revues El Badil et de Tribune d'Octobre, éditées à Paris dans les années 1980. Après la levée de l'interdiction, il rentre au pays en 1989 pour, entre autres, fonder avec des amis Alam Essiassa, un mensuel qui cessera de paraître au bout de trois numéros. Actuellement, membre actif à l'ONEC de Tlemcen, M. Hadjadj, à 53 ans, s'occupe d'une épicerie… On ne va pas refaire l'histoire, mais vous étiez un des grands responsables du MDA en France, chargé de l'information de façon générale, brièvement, comment vous aviez choisi le camp de l'opposition ? Avant de le connaître, Ahmed Ben Bella était une idole pour moi, en le côtoyant de près, je me suis aperçu qu'il était un géant. Et je n'avais pas trop réfléchi pour embrasser sa cause corps et âme. Toujours à Paris, vous êtes une des personnes qui avaient vu l'avocat Ali Mécili avant son assassinat. Savez-vous pourquoi il a été tué ? Mon ami Ali, que Dieu ait pitié de son âme, a été assassiné au mois d'avril 1987, je crois que tout le monde sait qu'il avait réussi à rapprocher Ben Bella et Aït Ahmed (accords de Londres). On lui avait probablement reproché cela. Juste avant de mourir, Mécili voulait quitter le FFS pour rejoindre le MDA. Enfin, avec lui, Tarik Mira et Mohamed Belhadj, nous avions fondé Libre Algérie. En retournant au bercail en 1989, vous vous êtes retiré de la politique pour vous retremper dans la presse, mais… (Sourire) Début 1991, on a tenté une expérience avec un mensuel, mais on a été interdit au bout de trois numéros. Après cette amertume, j'ai ouvert une épicerie pour vivre. Aujourd'hui, je fais aussi partie d'une commission d'organisation des enfants de chouhada, pour essayer d'être utile à la société et perpétuer ce qu'ont fait nos vaillants pères. Vous aviez été appelé par Hachemi Djiar, l'actuel ministre de l'information, pour faire partie de la commission chargée en France de la sensibilisation sur la réconciliation nationale… Il y avait tout un groupe avec nous, dont Zohra Drif. J'étais à Marseille. Pour la première fois, le taux de participation de notre communauté avait atteint 54%. Je serai toujours reconnaissant au président Bouteflika pour avoir réhabilité Ahmed Ben Bella.