Quelque 65 à 70% du produit net bancaire (PNB) du Crédit populaire d'Algérie (CPA) est réalisé dans le secteur du BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique). C'est ce que nous a révélé hier Chercham Sid Ali, directeur central du crédit au BTPH, au CPA, en marge de la rencontre portant sur le financement des professions libérales et des professions du bâtiment, tenue à l'occasion du 10e salon Batimatec. Sans pour autant donner le chiffre d'affaires, notre interlocuteur évoque le portefeuille clients relevant de sa gestion. Ainsi, dans le secteur du bâtiment, le CPA compte 705 entreprises dont 67 entreprises publiques économiques (EPE) de réalisation, 38 bureaux d'études ainsi que 600 petites et moyennes entreprises (PME) de réalisation. Cette banque publique, qui attend d'être privatisée, apporte un soutien financier à cinq entreprises impliquées dans la réalisation des projets de location-vente pour le compte de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL). Selon M. Chercham, « l'apport du CPA dans ce cadre s'élève à 5,5 milliards de dinars ». Dans un récapitulatif des financements octroyés dans ce secteur depuis 1999 à ce jour, le directeur central du crédit au BTPH indiquera que « le CPA a apporté son soutien à 505 opérations de promotion immobilière totalisant plus de 8800 unités pour un montant global de 10,4 milliards de dinars ». Les promoteurs présents à cette rencontre d'échanges n'ont pas manqué de soumettre au staff du CPA mené par son directeur général adjoint, M. Aboud, les difficultés auxquelles ils font face lorsqu'il s'agit de solliciter un financement bancaire. Un promoteur immobilier de Blida soulèvera un problème d'« illégalité » lié à la formule de vente sur plans (VSP). D'après cet opérateur, « le Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI) exige préalablement à tout octroi de garantie la non-hypothèque du foncier sur lequel seront bâtis les logements alors que la banque veut se prémunir par l'hypothèque ». Un dilemme pour ce promoteur qui n'en est pas un pour le banquier. Pour le directeur central des crédits spécifiques et aux particuliers du CPA, Rachid Metref, « il n'y a pas d'illégalité ». Il rappellera, à ce propos, la loi sur la promotion immobilière dans son volet concernant la VSP. La législation, explique-t-il, est claire en ce sens que le contrat de VSP est un transfert de propriété, donc le foncier n'est plus propriété du promoteur et partant le CPA dispose de formule crédit pour particuliers qui leur (particuliers) permet de financer la construction de leur logement. Dans les cas où la banque demanderait l'hypothèque, elle le fait sur les locaux commerciaux inclus dans le plan du site, précise-t-il. Autre doléance, celle relative au financement de l'acquisition de l'assiette de terrain. Les promoteurs immobiliers sont unanimes à dire qu'au prix actuel du marché, il est difficile de payer sur fonds propres des parcelles de terrain de 5000 ou 10 000 m2 à raison de 50 000 DA/m2. Là aussi M. Chercham a été concis en soulignant que l'analyse de la banque prend en considération le coût d'acquisition du foncier et que l'apport de la banque (qui peut aller jusqu'à 70%) inclut l'ensemble du projet (acquisition foncier et réalisation). Cependant, les promoteurs immobiliers préconisent un double financement distinguant l'achat de l'assiette foncière de la promotion proprement dite. Sur ce point, le DGA, tout en précisant que sa banque n'a rien promis à ce sujet, dira qu'« une réflexion a été lancée il y a un an, mais le projet a été gelé pour diverses raisons ». Les participants aborderont également l'inexistence de financement complémentaire d'autant plus, disent-ils, que les pénuries de matériaux de construction, l'évolution des plans de charges et les nouvelles normes parasismiques imposées induisent des coûts supplémentaires non compris au moment de l'étude. Le directeur du crédit BTPH informera les présents que sa banque fait des rallonges de crédits au cas par cas et sur la base des recours qui lui sont soumis. Par ailleurs, le CPA mature un projet pour le lancement d'une banque à capital risque. « Des discussions sont à un stade très avancé de maturation avec des partenaires étrangers », dévoilera le DGA du CPA sans pour autant fixer d'échéancier pour la constitution de ladite institution.