Le secteur du BTPH bat de l'aile. Les temps sont difficiles et les méthodes de travail du passé sont révolu. Les entrepreneurs du secteurs ont des défis à relever, du million de logements jusqu'aux programmes des Hauts-Plateaux. Une enveloppe de 1 milliard de dinars a été dégagée par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme pour la certification. 124 entreprises sont déjà certifiées et 360 sont sur la voie de l'être, chiffre insignifiant lorsqu'on sait que le nombre d'entreprises du BTPH est de 330 000. Les bâtisseurs sont d'accord pour assainir leur environnement afin de dégager des entreprises au savoir-faire requis et capables de performances techniques. Ils entendent se mobiliser, se solidariser et dans un proche avenir se regrouper pour non seulement concrétiser le programme du président de la République du million de logements, mais également le programme des Hauts-Plateaux où les attendent 80 milliards de dollars. Et dans le souci, aujourd'hui, d'aller très vite vers la réorganisation des entreprises en matière de renouvellement de leur parc matériels, leur encadrement, une banque spécialisée dans le BTPH s'avère indispensable, notamment que peu de banques nationales sont intéressées par le financement immobilier. En effet, la plupart des entreprises du bâtiment font face à des difficultés lorsqu'il s'agit de solliciter un financement bancaire. Celles-ci soulèveront un problème d'illégalité lié la formule de vente sur plan (VSP). Selon les entrepreneurs, le Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI) exige préalablement à tout octroi de garantie la non hypothèque du foncier sur lequel seront bâtis les logements alors que la banque veut se prémunir par l'hypothèque. Un dilemme pour la majorité des promoteurs qui n'en est pas un pour le banquier. Pour ce dernier, la loi est claire. Le contrat de VSP est un transfert de propriété, donc le foncier n'est plus propriété du promoteur. Dans le cas où la banque demanderait l'hypothèque, elle le fait sur les locaux commerciaux inclus dans le plan du site. Autre doléance, celle relative au financement de l'acquisition de l'assiette de terrain. Les promoteurs immobiliers sont unanimes à dire qu'au prix actuel du marché, il est difficile de payer sur fonds propres des parcelles de terrain de 5 000 ou 10 000 m2 à raison de 50 000 DA/m2. Là aussi, l'analyse de la banque prend en considération le coût d'acquisition du foncier et l'apport de la banque (qui peut aller jusqu'à 70 %) inclut l'ensemble du projet (acquisition du foncier et réalisation). Cependant, les promoteurs immobiliers préconisent un double financement distinguant l'achat de l'assiette foncière de la promotion proprement dite. Aucune banque n'a rien promis à ce sujet. Les promoteurs souffrent également de l'inexistence de financement complémentaire d'autant plus que les pénuries de matériaux de construction, l'évolution des plans de charges et les nouvelles normes parasismiques imposées induisent des coûts supplémentaires non compris au moment de l'étude. La seule banque qui fait des rallonges de crédits au cas par cas, c'est le CPA. Ces crédits sont faits sur la base des recours qui lui sont soumis. En effet, rien que dans le secteur du bâtiment, le CPA compte pas moins de 705 entreprises, dont 67 entreprises publiques économiques (EPE) de réalisation, 38 bureaux d'études ainsi que 600 petites et moyennes entreprises (PME) de réalisation. Cette banque publique, qui attend d'être privatisée, apporte un soutien financier à cinq entreprises impliquées dans la réalisation des projets de location-vente pour le compte de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL). L'apport du CPA dans ce cadre s'élève à 5,5 milliards de dinars. Dans un récapitulatif des financements octroyés dans ce secteur depuis 1999 à ce jour, le CPA a apporté son soutien à 505 opérations de promotion immobilière totalisant plus de 8 800 unités pour un montant global de 10,4 milliards de dinars. Quelque 65 à 70% du produit net bancaire (PNB) du Crédit populaire d'Algérie (CPA) est réalisé dans le secteur du BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique).