Le premier tronçon de l'autoroute Est-Ouest, entre Chlef et Bordj Bou Arréridj, sera opérationnel dans deux ans. « C'est le tronçon le plus coûteux et à la topographie la plus difficile. Mais, une fois ouvert, il sera le plus rentable sur le plan économique », a précisé hier Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, lors de l'émission « Questions de l'heure » de la Chaîne III de la radio nationale. Des Chinois, des Italiens, des Malais et des Français sont impliqués dans ce partenariat à travers des contrats de type Build-Operate-Transfer (BOT). Le système BOT permet à l'opérateur de construire, exploiter et transférer l'ouvrage à l'Etat. Cela interviendra après une période d'exploitation fixée par contrat. Le ministre a parlé, sans précision, sur les concessions à accorder pour la gestion des tronçons autoroutiers. Comme il a évité de préciser le montant des péages. « Ils seront raisonnables. Ces axes seront principalement fréquentés par les poids lourds. Aussi paieront-ils plus que les autres. La densité du trafic permettra de compenser les tarifs bas des péages », a-t-il indiqué ajoutant que des négociations sont menées actuellement autour de cette question. « Les péages seront plus bas qu'en Tunisie et au Maroc », a-t-il indiqué. Le ministre a indiqué que la réception des tronçons Bordj Bou Arréridj-frontières tunisiennes et Chlef-frontières marocaines. Cela pourrait avoir lieu en 2009. Il a précisé que le montant du projet tourne autour de 7 milliards de dollars. « L'autoroute Est-Ouest permettra la création de 100 000 postes d'emploi à long terme », a-t-il dit. Selon M. Ghoul, l'état des routes en Algérie est jugé « bon » à 61%. « A l'horizon 2008, nous voulons que ce taux soit de 75%. Nous avons des problèmes avec les chemins communaux qui constituent 55% du réseau routier national. Nous essayons de trouver des solutions avec les APC qui sont confrontées à des difficultés financières », a-t-il expliqué. D'après le ministre, les routes ne sont qu'à 3% à l'origine des accidents de la circulation. Défendant l'idée de remplacer le bitume par le béton pour les routes, M. Ghoul a annoncé que des tests vont être lancés. « Les routes construites en béton ont une durée de vie de 60 ans contre 10 ans pour celles en béton. Les routes en béton permettent un gain en essence et n'exigent pas beaucoup d'entretien. De plus, le béton n'est pas polluant », a-t-il ajouté. M. Ghoul a évoqué l'aménagement de pistes aéroportuaires en béton pour s'adapter aux normes internationales. Il a annoncé que l'aérodrome militaire de Ouargla a été la première expérience en la matière. Evoquant la circulation à Alger, le ministre a annoncé qu'un million de véhicules roulent chaque jour dans la capitale. « Le tronçon entre Dar El Beïda et Ben Aknoun est fréquenté chaque jour par 130 000 véhicules, alors qu'il a été conçu pour recevoir pas plus de 20 000 véhicules », a-t-il précisé. Pour « décongestionner » Alger, les travaux de la deuxième rocade qui reliera Zéralda à Boumerdès, en passant par le sud d'Alger, vont être lancés en 2006.