Venu à Skikda pour présider l'élection de la nouvelle composante de l'instance locale de son parti, Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54, a tenu, en marge de l'événement, à prononcer une allocution devant l'ensemble de ses partisans. Dans son intervention, M. Rebaïne ne ménagera pas le président de la République, encore moins son chef du gouvernement. « Qu'ils nous expliquent au moins pourquoi ils dépensent un argent fou pour organiser des élections en Kabylie et pour faire campagne en faveur de l'amnistie générale et refusent, par contre, de soutenir le prix de la bouteille de gaz », demandera-t-il en jugeant que les élections qui se préparent en Kabylie n'expriment nullement une volonté populaire, mais plutôt « un deal entre le gouvernement et les archs ». Sur sa lancée, il qualifiera ces élections de scandaleuses, car, expliquera-t-il, « elles risquent de dissocier cette région de l'ensemble du pays ». A propos de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, le président de Ahd 54 estimera : « On est en train de vendre Sonatrach, même si Chakib Khelil affirme le contraire. Si le Pouvoir est en mesure d'organiser un référendum au sujet de l'amnistie générale, pourquoi ne le fait-il pas pour décider de l'avenir des futures générations ? » Selon ses déclarations, l'amnistie générale ne devrait nullement aboutir par voie référendaire, car elle ne concernerait que « les institutions et les groupes armés, le peuple n'est nullement concerné. Il n'y a pas de discorde entre les citoyens pour appeler à une amnistie ». Abordant, par la suite, le nouveau plan complémentaire de soutien à la relance économique initié par M. Bouteflika, Ali Fawzi Rebaïne a jugé que « le temps des plans et de la planification est révolu ». Et de continuer : « Qu'ils nous donnent d'abord le bilan du plan de la relance économique. Je défie M. Bouteflika et son chef du gouvernement d'exposer les effets sur le développement que devaient apporter les masses colossales d'argent distribuées aux wilayas lors de la période préélectorale. » Il estimera que la solution aux problèmes du pays réside dans la nécessité de consacrer un Etat de droit en instaurant une indépendance effective de la justice. Sur ce chapitre, le président de Ahd 54 évoquera la cas du magistrat Ras El Aïn en déclarant : « Il est inconcevable qu'un magistrat de son rang et qui représentait toute une institution se retrouve du jour au lendemain taxé de bandit pour de simples considérations politiques. »