Après le théâtre, le jazz et le malouf, la ville de Constantine abritera du 19 au 24 mai les journées du cinéma et de la télévision. L'intrusion de la télévision est une première dans une manifestation consacrée depuis longtemps au 7è art. Une nouvelle vision que les organisateurs veulent instaurer pour lancer un débat sur la complémentarité entre les deux secteurs de l'audiovisuel, en dépit d'une compétitivité féroce du petit écran, à une époque aussi où le cinéma en Algérie vit une situation des plus critiques depuis l'indépendance. La nouvelle version organisée par le comité culturel de la ville de Constantine demeure l'initiative de l'inamovible Mohamed Hazourli, l'homme qui a fait ses preuves au cinéma et à la télévision. Un effort qui fait face à un état des lieux déplorable des salles de cinéma de la ville. L'APC de Constantine s'est déclarée même impuissante pour la réhabilitation, jugée trop onéreuse pour le budget de la commune, des établissements laissés pour longtemps entre les mains de commerçants sans scrupules. Les deux cinémathèques de la ville sont encore fermées pour des raisons inconnues. Alors que la salle Cirta est toujours inactive après une longue bataille juridique entre l'association des amis de la cinémathèque et les héritiers d'un ancien propriétaire des lieux, celle d'Ennasr attend toujours sa cabine de projection après une réhabilitation à coups de milliards, achevée il y a quatre ans. Faut-il encore rappeler qu'avec ces deux salles seulement, la ville a abrité des rencontres cinématographiques de haute facture à l'image du panorama du cinéma, dans les années 1980, et des Journées du cinéma maghrébin durant les années 1990. Encore une fois, la capitale de l'Est se trouve être le site d'un rendez-vous du 7e art sans les salles obscures. Une manifestation qui se déroulera une nouvelle fois au théâtre régional et… fait curieux, à la salle des conférences de l'université islamique Emir Abdelkader. Comme quoi, le cinéma à Constantine, et après toutes ses années de gloire, demeure un art orphelin et… SDF.