Fraîchement débarqués à Alger pour rejoindre les maquis du GSPC, trois Libyens ont été arrêtés la semaine dernière par les services de sécurité. Agés entre 22 et 25 ans, d'un niveau intellectuel moyen, ils avaient été recrutés en Libye par les réseaux islamistes ayant des contacts avec les terroristes algériens pour s'enrôler dans les rangs de ce qu'ils appellent « Al Qaïda pour le Maghreb islamique ». Pour tromper la vigilance des services de sécurité de leur pays et ceux de l'Algérie, ils ont préféré aller au Maroc par avion, puis rejoindre Alger, toujours par le même moyen de transport en se présentant comme touristes. Selon des sources sécuritaires, c'est grâce à un repenti faisant partie du réseau de soutien du GSPC que ces nouvelles recrues ont été arrêtées ainsi que leur contact à Alger. Le repenti en question, âgé de 15 ans, qui s'est rendu le 1er mai, a fait état d'importantes informations sur la situation de déliquescence dans laquelle se trouve l'organisation de Droudkal, notamment depuis les attentats du 11 avril dernier. Selon nos sources, le GSPC est rongé par un climat de « contestation généralisé et surtout de tarissement du recrutement au point où les nouvelles recrues sont choisies parmi les adolescents dont l'âge est compris entre 14 et 18 ans et dont les parents n'ont aucune emprise sur eux ». Pour nos interlocuteurs, le recrutement des étrangers et des adolescents « prouve l'hémorragie » qui vide depuis des mois l'organisation terroriste de ses ressources. Il est vrai que le recrutement de ressortissants étrangers n'est pas nouveau chez le GSPC, néanmoins le phénomène a pris de l'ampleur ces derniers temps. Au moins une vingtaine de Tunisiens recrutés en Tunisie pour rejoindre le maquis ont été arrêtés et remis aux autorités de leur pays par les services de sécurité, en l'espace de six mois. D'autres islamistes marocains, maliens, mauritaniens et nigériens ont été également interceptés par les forces de sécurité, alors qu'ils venaient d'être enrôlés dans les rangs des terroristes. Pour nos sources, ces derniers ont réadapté leur tactique de ralliement des maquis en empruntant les moyens et les itinéraires les plus insoupçonnés. Par exemple, les Libyens arrêtés avant les trois derniers sont partis d'abord en Egypte, avant d'atterir à l'aéroport d'Alger en tant que touristes. Ce sont les informations fournies par un repenti qui ont permis leur arrestation, avant même qu'ils ne rejoignent leur destination finale. Selon nos sources, le GSPC compte de nombreux « volontaires » libyens du fait des réseaux qu'il a tissés dans ce pays. Pour « ces volontaires », le maquis du GSPC n'est qu'un passage obligé pour leur entraînement avant de partir en Irak, où ils espèrent combattre les troupes américaines. Mais, une fois en Algérie, dans le meilleur des cas, lorsqu'ils ne sont pas dénoncés par leurs propres acolytes qui se rendent régulièrement, ils se retrouvent pris en otages dans les maquis jusqu'à ce qu'ils se fassent tuer dans des opérations antiterroristes. Ce qui est par contre nouveau dans la politique criminelle de l'organisation de Droudkal est l'enrôlement dans ses rangs de jeunes adolescents exclus du système éducatif, issus des milieux défavorisés, et dont les parents sont totalement démissionnaires. Le repenti qui s'est rendu le 1er mai, lui-même âgé d'à peine 15 ans, résidant au quartier de Bourouba à l'est d'Alger, a fait état de plusieurs jeunes dont l'âge varie entre 14 et 18 ans, ayant rejoint récemment les rangs du GSPC pour être utilisés comme chair à canon. Ils viennent des quartiers limitrophes de la capitale, notamment ceux où le GSPC compte de nombreux contacts. Force est de croire que les graves dissidences et opérations de purge, ayant touché les chefs des phalanges contestataires, sont en train de pousser Abou Mossaâb à de lourdes erreurs, qui rappellent celles commises par Antar Zouabri à la fin de son règne.