Ce n'est pas la première fois que des terroristes de nationalité étrangère sont arrêtés à Alger. En décembre dernier, des Tunisiens avaient été appréhendés à Baraki. Un mois après les attentats du 11 avril, le GSPC subit d'importantes pertes dans ses rangs. Trois extrémistes libyens ont été récemment arrêtés à Alger par les services de sécurité, a-t-on appris hier de source sécuritaire. Un ressortissant algérien, qui leur servait de soutien, a été également arrêté. Il devait les accompagner pour rejoindre un groupe du GSPC. Âgés entre 22 et 25 ans, ces ressortissants ont été, selon la même source, recrutés en Libye par des réseaux extrémistes ayant des ramifications internationales. L'opération de neutralisation a été rendue possible, conclut-on de même source, sur la base d'informations communiquées par un ancien élément du GSPC qui s'est rendu le 1er mai dernier aux services de sécurité. Un mois après les attentats du 11 avril, l'ex-GSPC ne cesse de subir de grosses pertes dans ses rangs. La fin de semaine écoulée pas moins de six terroristes ont été éliminés à Aït Yahia Moussa dans une opération de ratissage qui se poursuit toujours alors qu'on parle de plus de 20 terroristes dont d'importants “émirs” encerclés depuis avant-hier dans la même région connue pour être le fief du GSPC. Une semaine auparavant, une offensive a été menée par l'ANP dans les maquis de Boudoukhane dans la commune de Chabet El Ameur ainsi qu'à Ammal au cours de laquelle plus d'une dizaine de kasmas ont été détruites. Parallèlement, les forces de sécurité ont démantelé deux réseaux de soutien aux groupes terroristes l'un à Thenia et l'autre à Bordj Menaïel. Cette opération est intervenue trois semaines après le démantèlement d'un autre réseau de soutien composé de dix personnes dans la commune de Si Mustapha. Ce groupe a été mis hors d'état de nuire deux jours seulement après la mort du N°2 de l'ex-GSPC, Samir Saiaoud alias Samir Moussaab tué dans la même localité par les forces de sécurité. Une semaine après, lui c'est l'“émir” Grimèche Azzedine dit Djelloul “émir” de katibat el Ansar qui a été éliminé à Mechref dans les maquis de Benchoud alors qu'il était accompagné par l'assassin du maire de cette localité lui aussi mis hors d'état de nuire. Le lendemain c'est l'“émir” de katibat el Feth, Niche Djamel, avec 20 autres terroristes ont échappé de justesse à une autre action de l'ANP menée dans les maquis de Ammal. Par ailleurs, de nombreux terroristes se sont rendus ces derniers jours aux forces de sécurité parmi eux d'importants “émirs” qui seraient, selon nos sources, en désaccord avec l'“émir” Abdelmalek Droudkel alias Abou Moussaab Abdelouadoud. Les dissensions entre les principaux “émirs” se sont aggravées suite aux attentats à l'explosif commis le 11 avril à Alger. On savait que l'“émir” de la zone 2 Saadaoui Abdelhamid dit Yahia Abou Haytem et d'autres “émirs” ont payé de leur vie leur opposition au ralliement du GSPC à al-Qaïda. Abou Haytem soupçonné d'être proche de Hattab et accusé de détournement d'argent du GSPC sera éliminé par Droudkel. Mais d'autres “émirs” se sont révoltés contre la conduite de Droudkel qui insiste pour que les attentats planifiés par ses groupes aient une ressemblance avec ceux perpétrés en Irak. Sur un autre plan, la décision de Doudkel a dissuadé les membres de groupes de soutien à ne plus collaborer avec les groupes terroristes et certains d'entre eux ont même abandonné les missions qui leur ont été confiées par les “émirs” locaux. Selon des repentis, les recrutements ont baissé considérablement, ce qui explique une coupure quasi instantanée entre les jeunes endoctrinés qui ne se retrouvent plus dans les nouveaux discours et les nouvelles méthodes adoptées par Abdelmalek Droudkel. Ainsi, l'ex.GSPC qui croyait être stimulé par les attentats du 11 avril a subi un effet boomrang d'où la tentative de Droudkel de faire appel à Al Jazeera pour masquer sa perte de vitesse. Cette fuite en avant de Droudkel va, selon certains observateurs, affecter durement l'ex-GSPC qui semble remplir une mission autre que celle pour laquelle il a été créé en 1998. M. T.