Les propos incendiaires du citoyen handicapé qui s'est présenté au bureau du journal, brandissant une lettre sulfureuse adressée au président de la République et dénonçant les abus dans les critères d'attribution des logements sociaux à Bordj Bou Arréridj, en disent long sur le climat de tension qui sévit à Bordj et sur la semaine d'agitation et de contestation qu'il a vécue suite à la parution des listes des nouveaux bénéficiaires de logements sociaux. Tout a débuté par l'occupation du siège de l'APC de Bordj Bou Arréridj par de nombreux protestataires évacués par la suite par les forces de police. La grogne s'est poursuivie ensuite en sourdine, par de longues chaînes humaines fortement encadrées par les forces de l'ordre, dans des bureaux de recours ouverts à la hâte au niveau de la wilaya et de l'APC pour contenir la colère de beaucoup de citoyens lésés. 235 logements étaient prévus pour la distribution et seront suivis de 500 autres d'ici à la fin décembre, selon une source de l'APC. Mais peuvent-ils satisfaire la forte demande en logement social ? Les contestataires reprochent à la commission d'avoir bâclé les enquêtes sociales en faisant fi des recommandations et des critères d'attribution pourtant réglementés par de nombreuses circulaires du ministère de l'Habitat. D'après les citoyens interrogés, de multiples irrégularités ont entaché les travaux de cette commission. Ainsi sont signalés beaucoup de cas flagrants de passe-droits et d'anomalies. Ni le critère du seuil salarial ni celui du négatif des domaines n'ont été respectés en ce qui concerne les personnes proches de certains membres de la commission, nous ont déclaré de nombreux citoyens candidats au recours. Remaniée à plusieurs reprises, la liste établie par l'APC ne semble pas avoir une once de crédibilité et entame gravement la confiance des citoyens et des autorités de tutelle. Le nombre de dépôts de recours indique sérieusement le degré de mécontentement. Jusqu'à cette heure, les recours vont bon train et souvent de façon énergique ou insolente par beaucoup de citoyens socialement démunis et qui s'estiment lésés par le système des coulisses auquel se livrent les lobbies à l'intérieur des collectivités locales. Ils attendent la position des autorités de l'Etat qui ne se sont pas encore manifestées. Quelles conclusions vont-elles tirer à l'issue de l'opération des recours ?