La violence, ce syndrome récurrent continue, malheureusement, de singulariser tous les rendez-vous d'attribution de logements sociaux. Un vent de contestation a soufflé, mercredi dernier, sur la ville de Bordj Bou Arréridj, suite à la libération des 345 logements sociaux, communiquée par voie de presse. Des centaines de postulants, qui se disent lésés, sont descendus dans la rue pour dénoncer ce qu'ils qualifient de dépassement dans la procédure d'attribution, accusant les membres de la commission d'avoir fait bénéficier certains de leurs proches et connaissances. Au départ, les contestataires se sont rassemblés devant le siège de la daïra, où un important dispositif de sécurité a été mis en place afin de contenir les manifestants, lesquels avaient exigé de voir le chef de daïra pour lui demander des explications. Ce dernier, qui s'est abstenu à faire la moindre déclaration, acceptera de les recevoir par petits groupes ; l'un d'eux, chauffé à blanc, bloquera des accès, notamment celui du boulevard Houari Boumediène, à l'aide de barricades de fortune. Au moins 16 personnes, dont une mineure, seront arrêtées et présentées devant le procureur pour trouble à l'ordre public. « Certains attributaires, y compris des femmes, qui seraient dans une situation confortable et ne mériteraient pas de cadeaux, figurent sur les listes », dira B.A., père de 3 enfants, vivant dans une cahute, qui estime, comme beaucoup d'autres, qu'il a été injustement écarté. Pour corroborer la thèse selon laquelle la liste est entachée d'irrégularités, les plaignants évoquent la démission récente du SG de la daïra, lequel aurait subi des pressions de la part de certains élus du peuple, allusion faite à des députés qui ont été cité nommément. Selon la cellule de communication, le wali s'est engagé à « nettoyer » la liste et rétablir les nécessiteux dans leur droit, bien sûr, après l'introduction des recours et la procédure d'enquête.