Lutter contre le chômage et la précarité en favorisant l'auto-emploi, le travail à domicile et les activités artisanales et de métiers (surtout chez la gent féminine), bannir l'esprit d'assistanat en favorisant l'esprit d'entreprenariat et stabiliser les populations rurales, en développant à leur niveau des activités de production de biens et services génératrices d'emplois et de revenus. En gros, ce sont les points cardinaux des missions dévolues à l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), un organisme récent, créé par décret n°04-14 du 22 janvier 2004. Il est utile de préciser quelques faits et chiffres qui illustrent les immenses défis à relever dans le cadre de la lutte contre le chômage ; une étude comparative réalisée dans les années 2003 et 2004 révèle en effet que sur cette période, la demande d'emplois a évolué de 255,75%. Entre-temps, l'offre d'emplois a fait un bond de 102,02%, et même topo concernant les placements, crédités d'une évolution de 108,54%. Depuis, cette tendance n'aurait pas fléchi, selon un bilan établi au terme de la même année et soulignant que le secteur du BTPH aurait absorbé à lui seul 44,01%. En 2005, ce même secteur est crédité d'un meilleur score : 55,81%. Il est respectivement suivi des secteurs de l'hydraulique, de l'énergie, de l'agroalimentaire, et des matériaux de construction. Ceci dit, au-delà des autres dispositifs mis en place pour lutter contre le chômage et la précarité, celui du microcrédit cristallise autour de lui un intérêt grandissant, malgré les retards importants enregistrés dans le traitement des dossiers dont certains seraient en souffrance depuis le mois de novembre 2005. A ce propos, Choukri Benhadid, coordinateur de l'Angem au niveau de la wilaya de Constantine affiche son ambition de résorber ce retard dans les meilleurs délais. « Pour ce faire, dit-il, il est essentiel que la commission d'éligibilité chargée de cette mission se réunisse deux à trois fois par mois. C'est une condition sine qua non si l'on désire rattraper ce retard, et à cet égard, la collaboration des cinq banques partenaires est déterminante ». Et ce n'est pas le seul challenge à relever, si l'on en croit le responsable de cet organisme. « Nous sommes également confrontés à un problème de créances non récupérées à ce jour, et dont le montant est de 2 362 305 DA. Les 356 promoteurs défaillants ont été invités à s'acquitter de leurs dettes, sachant que les prêts dont ils ont bénéficiés sont non rémunérés ». Globalement, nous explique le coordinateur de l'Angem, le dispositif repose sur trois types de financement. A ce jour, sur les 1088 dossiers déposés dans le cadre du microcrédit de 3000 DA destinés à l'achat de matières premières, seuls 914 dossiers ont été agréés. Par contre, s'agissant des projets dont le coût varie entre 50 000 et 100 000 DA, l'Angem n'a enregistré que 5 demandes qui seraient toujours à l'étude. Toutefois, d'après notre interlocuteur, la plus forte demande a trait au 3e type de financement dont le montant est de 400 000 DA, et dans ce dispositif, 2310 dossiers ont été déposés. Dans ce lot, seuls 239 dossiers ont été agréés à la date du 30 avril 2007. En outre, on souligne que sur les 3403 dossiers déposés auprès de l'Angem, tous types confondus, 544 concernent le secteur de l'agriculture, 1172 celui de l'industrie, 753 le BTPH, 704 les services et 230 le secteur de l'artisanat et des métiers.