La volte-face du président la Commission nationale politique pour la surveillance des législatives (CNPSEL), Saïd Bouchaïr, n'a pas été de goût du leader du MSP, Boudjerra Soltani. « Quand on adresse une lettre de contestation au président de la République, on ne recule pas », affirme le premier responsable du MSP. Pour lui, le fait de saisir le chef de l'Etat sur « les dépassements graves » notés lors des élections de jeudi suppose « qu'il y a urgence » et que « l'affaire est sérieuse ». Ayant crié au scandale avant même la fin du scrutin, Boudjerra Soltani s'est présenté hier avec des ardeurs tempérées. Aux journalistes qui l'ont assailli de questions sur sa réaction après les cas de fraude enregistrés dans beaucoup de bureaux de vote, Boudjerra Soltani tente de calmer le jeu. « Il faut attendre la décision du Conseil constitutionnel. Nous avons de nombreux recours, mais nous ne soumettrons au Conseil constitutionnel que des recours fondés », explique-t-il lors d'une conférence de presse animée au Centre international de presse (CIP), à Alger. Toutefois, le MSP, selon lui, n'est pas près de baisser les bras. Il ne compte pas, a-t-il dit, se taire sur ces dépassements. « A quoi sert de hurler lors d'une conférence de presse. Je sais où je vais élever la voix pour être efficace », lance-t-il sans plus de précision, préférant de ne pas s'étaler sur la question. Le responsable du MSP estime, par ailleurs, que son parti n'est pas responsable de l'échec de « la fête attendue » à l'occasion de cette échéance électorale. Se montrant content du résultat réalisé par sa formation, l'orateur précise que les objectifs tracés sont atteints à 50%. « La plus importante satisfaction pour le MSP est que la majorité écrasante de ses nouveaux députés sont des jeunes », ajoute-il. L'Alliance présidentielle, qui sauvegarde toujours sa suprématie sur l'APN, durera, atteste-t-il, jusqu'à 2009. Déplorant le taux élevé d'abstention, estimé à 65% des électeurs inscrits sur les listes électorales, le conférencier dira que le phénomène nécessite une étude approfondie. Il reconnaît toutefois que la raison essentielle de ce comportement est due à la défaillance des députés, notamment lors de la dernière législature. « Les Algériens ont remarqué que le Parlement n'a pas joué sont rôle législatif et de contrôle comme il se doit lors du dernier mandat », justifie-t-il. A la question de savoir de quelle légitimité disposera la nouvelle Assemblée, sachant qu'il n'est élu que par un peu plus d'un quart de la population, il indiquera que l'APN sera au complet. « Il y aura 389 députés représentant des nombreux partis. Il n'y a pas un texte de loi exigeant un certain taux de participation pour valider une élection », conclut-il.