Dans un communiqué rendu public, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) met en garde contre l'application de la circulaire du 5 octobre 2004, « élaborée unilatéralement sans consultation des syndicats autonomes représentatifs du secteur de la Fonction publique ». Cette circulaire, tant décriée par les partenaires sociaux, instaure un système de défalcation par journée de grève sur le salaire. Avant son application, seules trois journées étaient défalquées par semaine, quelle que soit la durée effective de la grève. Les menaces prononcées par le chef du gouvernement mercredi dernier à l'APN viennent d'être concrétisées. En effet, le communiqué du CNES informe que « l'administration de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa a procédé durant le mois de Ramadhan à la retenue de deux jours de salaires des enseignants et des travailleurs ATS après les deux journées de grève des 10 et 11 octobre 2004 ». Or, si jusqu'ici les enseignants consentaient à rattraper « les cours, les travaux pratiques, les travaux dirigés, les examens prévus durant la période de grève », il en sera autrement si aucune journée de grève n'est rémunérée. « Les conséquences seront terribles pour l'université algérienne, puisque des centaines de milliers d'étudiants seront bloqués dans leur cursus universitaire, et les pouvoirs publics assumeront la responsabilité de leurs actes », signifie le communiqué. Ainsi, la section CNES-USTHB exhorte les autorités à abroger la circulaire du 5 octobre 2004 et à respecter les lois sociales et internationales en matière de législation du travail. Et d'avertir que « ces mesures répressives et liberticides n'entameront en rien notre détermination à lutter pour nos revendications socioprofessionnelles, y compris la démocratisation de la gestion de l'université par l'élection des chefs des départements et des doyens durant l'année universitaire 2004-2005 ».