Dans une déclaration à El Watan, Saïd Bouchaïr, coordinateur de la Cnisel, affirme que c'est la commission, dont il n'est que le coordinateur, qui a rédigé le contenu de la lettre adressée au président de la République. « J'ai signé pour la commission, en tant que coordinateur, rien de plus », nous dit-il, comme pour se démarquer du contenu de cette lettre. Il affirme que la mission de la commission est purement politique et ne peut en aucun cas avoir des répercussions sur le cours de l'opération électorale. « Notre tâche se termine après la fermeture des bureaux de vote. Les recours, lorsqu'ils sont prouvés et justifiés, vont être par la suite adressés au Conseil constitutionnel qui pourra, en tant qu'institution habilitée, annuler ou non l'élection dans les bureaux concernés par les dépassements. » M. Bouchaïr refuse de reconnaître que le ton utilisé dans la lettre pour faire état de dépassements est grave. Pour lui, la correspondance ne relève pas de dépassements généralisés, mais de cas isolés dans certaines régions du pays, ce qui est en contradiction avec la copie en notre possession. Interrogé sur une éventuelle altercation avec le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, après la transmission de la missive, le coordinateur dément l'information et précise qu'il n'a aucune relation avec le Premier ministre et secrétaire général du FLN, du fait que la commission de surveillance des élections dépend directement de la Présidence. Pourtant, le chef du gouvernement est le président de la commission administrative de surveillance des élections, que M. Bouchaïr a rendu « pleinement responsable » des dépassements relevés lors du scrutin.