La prise en charge des enfants diabétiques se pose avec acuité. Admis dans des services de pédiatrie pour atterrir enfin en diabétologie, ces enfants sont souvent mal pris en charge. Les moyens adéquats font réellement défaut, à ce jour aucun consensus thérapeutique n'est mis au point pour cette catégorie de la population qui représente 15 000 insulino-dépendants. Des doses d'insuline adaptées aux besoins doivent être injectées tous les jours. Deux injections sont administrées alors que certains spécialistes en recommandent trois à quatre par jour. Ceci doit être associé à un régime alimentaire équilibré. Pour le docteur Daoud, diabétologue, il est urgent de mettre en place un plan national « Diabète » qui comprendra des programmes d'action et de prévention. Considérant que la maladie doit être une priorité nationale de santé publique, le spécialiste estime qu'il est aussi urgent de faire d'abord un suivi épidémiologique, mettre en place une politique de prévention, organiser le dépistage, améliorer la qualité des soins et enfin organiser les thérapies. Ces deux points essentiels dans la prise en charge des malades, notamment des enfants, ajoute le docteur Daoud, doivent constituer une priorité et nécessitent des solutions urgentes. Il est question justement de l'indisponibilité du consommable pour les enfants diabétiques, notamment les seringues et les aiguilles pour stylo à insuline. « Nos enfants sont piqués avec un matériel pour adultes. C'est-à-dire des seringues de 12 mm au lieu de 5 mm utilisées par des enfants de l'autre rive de la Méditerranée », a-t-il signalé. Le second problème urgent qu'il faut solutionner est le dosage de l'hémoglobine glyquée (HbA1C) qui est le marqueur par excellence du contrôle et de l'équilibre de la glycémie. « Il est urgent de procéder à sa standardisation », a-t-il recommandé en précisant que « 80% des systèmes d'analyses de l'HbA1C dans notre pays n'est pas valide (techniques des colonnes) ». A propos du pied diabétique, le docteur Daoud plaide pour la mise en place d'un protocole qui vise à prévenir les lésions. « Mais il ne saurait y avoir d'efficacité sans la participation éclairée des patients aux décisions et suivi, à commencer par un apprentissage initial et un accompagnement prolongé fournissant autonomie et motivation aux diabétiques pour favoriser l'observance et l'adaptation thérapeutique réactive à leur maladie. » Et d'indiquer que « rien ne sera atteint sans cette dimension éducative forte ». Comme il est aussi, selon lui, important de développer la formation médicale continue, sachant que plus des deux tiers des diabétiques sont pris en charge par des médecins généralistes.