En dépit du fait d'avoir perdu pas moins de 63 sièges, au Fln on se déclare satisfait des résultats obtenus lors des élections législatives du 17 mai qui placent ce parti au rang de première force politique du pays avec 136 sièges. La crise qui a secoué le Fln lors de l'élection présidentielle d'avril 2004 qui avait eu raison de Benflis évincé du parti par la petite porte, a sans nul doute pesé négativement sur les chances du parti dans ce scrutin. Les purges dont furent l'objet les sympathisants de Benflis anciens députés, députés sortants ou nouveaux candidats intéressés par l'expérience parlementaire – des exclusions qui avaient soulevé un vent de mécontentement et de protestation dans les rangs de ce courant – ont créé au sein du parti un climat délétère qui s'est fait lourdement ressentir sur la discipline partisane. Lâché par les siens, le Fln a payé le prix de son repositionnement. De nombreux candidats à la candidature sur les listes du Fln déboutées par la direction politique du parti ayant bénéficié de l'hospitalité de certaines formations politiques qui ont accepté volontiers de parrainer leurs candidatures ont arraché leur ticket d'accès au Parlement. Ils vont ainsi se retrouver au sein de l'hémicycle dans un autre carré que celui du Fln et chercheront sans nul doute à prendre leur revanche sur leur parti qui leur a tourné le dos. Il faudra donc s'attendre à de chaudes empoignades entre frères devenus ennemis par un caprice de la politique. Dans l'Assemblée sortante, près d'une soixantaine de députés proches de Benflis avaient pris leurs distances du parti. S'ils n'ont pas fait beaucoup de bruit au niveau de l'Assemblée sortante, c'est tout simplement parce que la crise est intervenue en fin de mandat de l'APN mais aussi par souci de ne pas insulter l'avenir. Le repli du FLN en termes de perte de sièges s'explique aussi par le retour du RCD dans la compétition électorale et les sièges que la formation de Sadi lui a ravi notamment en Kabylie. Profitant du boycott des précédentes consultations électorales par le RCD, le FLN avait fait le plein de voix. Par ailleurs, le FLN a payé le tribut aux réformes politiques engagées dans le pays notamment avec la loi de 2004 qui interdit aux éléments de l'ANP et des autres corps constitués de voter dans les cantonnements militaires. Cette disposition a surtout desservi le FLN dans la mesure où auparavant le Fln raflait toute la mise aussi bien de l'électorat civil que des militaires qui étaient non seulement obligés de voter mais en plus votaient tous comme un seul homme en faveur du parti au pouvoir ou du pouvoir : le Fln. En dépit de toutes ces contrariétés qui ont certes écorné les prétentions du Fln mais sans fondamentalement altérer son poids de première force politique qu'elle fut et demeure sur l'échiquier national, le parti de Abdelaziz Belkhadem n'est pas peu fier des résultats enregistrés. Même s'il sait qu'il va désormais devoir ranger aux vestiaires son arrogance d'hier de parti majoritaire qu'il n'est plus pour composer avec ses partenaires politiques sur de nouvelles bases qui ne sont plus celles d'avant les législatives du 17 mai. La plus grande satisfaction que tire le Fln de ces élections c'est incontestablement le score jugé largement positif enregistré à Alger où le parti a raflé le tiers des sièges à pourvoir arrivant en tête en termes du nombre de sièges obtenus même si d'autres partis dont notamment le PT lui ont ravi cette place au niveau de certaines communes.