Face au foisonnement et à la richesse de musique de la « gasba » ou flûte, le Centre culturel français (CCF) a décidé de coordonner ses efforts pour relancer ce type d'instrument musical. Ce projet ambitieux s'est traduit par la création d'un disque Compact Disque regroupant plusieurs joueurs de flûte « gassabas » issus des régions de Annaba, Guelma et Souk Ahras. L'enjeu culturel est important. D'autant que le ministère français des affaires étrangères et l'ambassade de France à Alger, via son service de coopération et relayée par le consulat général de France à Annaba, se sont accordés pour unir leurs efforts afin d'homogénéiser cette action. Elle a été officialisée il y a quelques jours lors d'un déjeuner-débat avec les journalistes, animé par Christian Blaise directeur du CCF. Ce travail est supervisé par Halim Dekkiche, programmateur et conseiller musical, créateur de Saframusic. Il est qualifié de déterminant pour la sauvegarde de ce patrimoine culturel universel, intimement lié à nos traditions. En affirmant : « la préservation de cette musique traditionnelle plus connue dans l'Est algérien sous le nom de gasba, présente les caractéristiques d'une musique originale et séculaire. De par sa transmission uniquement orale, elle pourrait, si nous n'y prenons garde, se taire un jour », Christian Blaise tire la sonnette d'alarme. Cet enregistrement se veut, selon le même interlocuteur, « le témoignage d'une richesse culturelle parmi les plus vibrantes du Maghreb. » Il représente aussi l'opportunité de créer autour de cet axe un réseau d'échanges et de complémentarité en matière scientifique (ethnomusicologie), de diffusion, de formation et de mise en partage de ce patrimoine à destination du monde musical.