Décidément, rien ne semble freiner l'intense cupidité de certaines personnes, qui, de connivence avec l'administration, se sont forgées une réputation de rentiers du foncier accaparant tout espace monnayable à court ou moyen termes, et ce, quelle que soit sa nature. Certains, disposant d'attestations d'exploitation délivrées par l'APC, reconnues illégales depuis leur annulation par l'ex-wali, le 10 juin 2003, ont jeté leur dévolu sur des espaces se trouvant au cœur du cordon dunaire. Espaces protégés, pour lesquels des sommes considérables ont été consenties depuis 1983 pour, justement, la fixation des dunes qui ceinturent la ville de Bou Saâda, la stabilisation des sols et la préservation des terres agricoles des ouvrages d'art de l'ensablement. La première manifestation de cet accaparement d'espaces en plein milieu du cordon dunaire s'en est trouvée vérifiée à la mi-septembre quand un citoyen, disposant d'une attestation d'exploitation, a commencé par délimiter « sa parcelle » en procédant à la dévastation du couvert végétal, et dans la perspective de sa mise en valeur, a construit une bâtisse et entamé la réalisation d'un bassin d'accumulation d'eau. Les services des forêts de Bou Saâda ayant été prompts à réagir ont verbalisé cette personne et déposé plainte au niveau du procureur de la République près le tribunal de Bou Saâda. L'APC de Bou Saâda, saisie à temps, n'a pas daigné s'impliquer au-delà de la rédaction de la décision de démolition de la bâtisse, érigée au milieu du cordon dunaire de Oued Maitar. Cette personne, qui est à l'origine de l'entame dévastatrice de ce qui a constitué les éléments de stabilisation du cordon dunaire depuis une vingtaine d'années, n'est pas seule à en croire la teneur de la correspondance du chef de la circonscription des forêts de Bou Saâda adressée au conservateur des forêts de la wilaya de M'sila, dans laquelle il est mentionné la tendance à la généralisation de la mise en valeur de parcelles dans le même site par un nombre plus important de personnes, que rien ne semble dissuader à commettre l'irréparable en rompant la stabilisation des sols de cordon dunaire et provoquer une catastrophe écologique. Depuis quelque temps, le patrimoine foncier de Bou Saâda est en proie à une véritable saignée, et que rien ne prédispose à l'arrêt de cette situation, qui ne fait, en fait, que s'aggraver dès lors que, d'une part, les investisseurs après avoir acquis légalement leur terrain et reçu l'aval du CALPI sont sommés par l'APC d'évacuer les lieux sous prétexte de se trouver dans un périmètre agricole, et d'autre part, que les espaces protégés (cordon dunaire) ne sont pas épargnés dans cette frénésie générale d'accaparement.