Le MDS, aile Ahmed Meliani, semble être conforté par le fort taux d'abstention enregistré lors des législatives de jeudi dernier. « Le MDS revendique une part de cette prise de conscience de la population. Nous estimons aujourd'hui que nos analyses sont en phase avec la société », déclare Ahmed Meliani. Le résultat de ce scrutin traduit, selon lui, « l'impasse du pouvoir et la déchéance de la classe politique ». Qualifiant le résultat de l'élection « de séisme politique », l'orateur estime qu'il y a désormais « une crise de représentation démocratique dans le pays ». Une crise qui, souligne-t-il, « avait commencé à l'occasion du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale de septembre 2005 ». Devant cette situation, Ahmed Meliani appelle à l'invalidation des résultats de ces élections, d'autant que la nouvelle assemblée souffre, d'ores et déjà, « de manque de légitimité ». Le désintérêt pour l'acte électoral affiché par les Algériens est la conséquence, soutient-il, « du verrouillage du champ d'expression libre » et « le discours mensonger du pouvoir ». « Aujourd'hui, le discours islamo-conservateur est en plein déclin. Il ne mobilise plus les foules », explique-t-il lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Dans la foulée, il appelle à la mise en place d'un pôle démocratique qui sera en mesure de canaliser cette prise de conscience citoyenne. Les conditions objectives permettant de créer l'alternative démocratique sont, précise-t-il, réunies et résident, selon lui, dans « le recul de l'islamisme et du nationalisme éculé ». Le nouveau pôle démocratique auquel appelle le MDS de Meliani devra être à l'écoute de la société et de ses aspirations. « Je sais que c'est une tâche difficile, mais réalisable à long terme », a-t-il martelé en critiquant ce qu'il appelle « les partis démocratiques participationnistes ». « Le sens politique du MDS est de contribuer avec les autres partis à réunir les conditions objectives permettant de provoquer le changement tant attendu par la société », explique-t-il. Commentant le score obtenu par l'aile Hocine Ali lors de ces législatives, l'interlocuteur juge que « la participation aux législatives de ses rivaux a terni l'image du MDS ». « L'image du parti a été soignée beaucoup plus par l'action du boycott », lance-t-il. La crise que vit le MDS, enchaîne-t-il, a été amplifiée par l'interférence du pouvoir. « Si l'administration n'était pas intervenue, on n'en serait pas là », ajoute-t-il. M. Meliani se dit, par ailleurs, le représentant légitime du MDS. « Nous avons organisé un congrès et nous avons déposé notre dossier auprès du ministère de l'Intérieur, d'autant que le délai est passé et que ce dernier ne nous a transmis aucune réponse, nous sommes les représentants légitimes du MDS de fait », atteste-t-il.